Un nouveau laboratoire pour les experts de la gendarmerie

Au sein de ce nouveau plateau technique, un local est également dédié à la conservation  des scellés, y compris dans des congélateurs.  Photo Gilles Dufour

Dénommé plateau technique, le nouveau laboratoire de la gendarmerie est déjà fonctionnel. En cours de certification, il est un moyen d’optimiser les résultats d’enquête.

Si les séries télévisées sont parfois un peu caricaturales et idylliques pour les véritables professionnels des enquêtes judiciaires, les avancées technologiques et scientifiques n’en demeurent pas réelles voire même énormes. À Charnay-lès-Mâcon, la gendarmerie nationale dispose désormais d’un laboratoire moderne, un « plateau technique » qui révolutionne le déroulement des investigations et apporte des soutiens essentiels dans la recherche de preuves.

Un investissement de 80 000 €

Pour être plus efficace et mettre tous les atouts de leur côté afin de confondre les auteurs d’infractions, ce sont quelque 80 000 € qui ont été investis : aménagement de locaux très sécurisés (avec un soutien de l’Opac), matériels, formation…

L’ensemble du plateau technique est d’ailleurs en cours de certification par le comité français d’accréditation (COFAC) et ce, pour répondre à la décision-cadre de l’Union européenne. En attendant, la maison mère, l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) a donné son feu vert pour une mise en service dès le 2 septembre dernier.

Ces technologies maintenant disponibles en Saône-et-Loire, offrent aux enquêteurs de nouvelles possibilités. « Depuis septembre, nous avons transmis trois fois plus de traces papillaires (empreintes de doigt) que par le passé », explique l’adjudant-chef Jean-Marc Delbecq qui est aussi le « Cocim », le coordinateur des opérations criminelles pour le département. S’il précise qu’il ne s’agit pas d’un laboratoire d’analyse, l’expert souligne : « Nous effectuons les prélèvements sur les scènes de crimes ou de délits et nous avons aujourd’hui les outils les plus performants pour aller chercher l’ADN. Grâce à cela, nous obtenons également de plus en plus de traces papillaires, par exemple. Là où nous pouvions en avoir deux avec un support, nous en avons désormais dix. Pour l’ADN, nous devions auparavant envoyer un morceau de drap ou de vêtement pour recherche des traces ADN. À présent, nous sommes en mesure de faire les recherches nous-mêmes et de transmettre les résultats au laboratoire d’analyse directement, nous sautons des étapes et gagnons du temps ».

Matériels de pointe

Loupe binoculaire avec rapprochement d’images par informatique entre traces, crimescope avec laser lumineux pour mettre en évidence des traces digitales, poils, fibres et autres résidus biologiques (longueurs d’onde allant de l’infrarouge à l’ultraviolet), vacuum box servant à relever les traces de foulage ou dépôt invisibles à l’œil nu, armoire à fumigation… « Plusieurs matériels à très haute valeur ajoutée, sont mis en œuvre et les méthodes de travail sont optimisées », conclut le colonel Philippe Watremez, commandant du groupement de gendarmerie de Saône-et-Loire. Une avancée exceptionnelle en matière d’enquête et de recherche des auteurs.

Source : Le Journal

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *