Le colonel Emmanuel Valot, nouveau patron des gendarmes eurois

Sa priorité : que la gendarmerie prenne toute sa place dans la politique globale de sécurité indispensable au bon fonctionnement de notre société.

"Il est important que se crée une véritable relation de confiance entre la gendarmerie et la population..." estime le Colonel Valot qui vient de prendre la direction du Groupement de gendarmerie de l'Eure.

« Il est important que se crée une véritable relation de confiance entre la gendarmerie et la population… » estime le Colonel Valot qui vient de prendre la direction du Groupement de gendarmerie de l’Eure.

Quels que soient le grade et le niveau de responsabilité, c’est traditionnellement à la faveur de la période estivale que la gendarmerie procède à ses mouvements de personnel. Et la nomination du colonel Emmanuel Valot au poste de commandant du Groupement de gendarmerie de l’Eure n’a pas échappé à la règle, au même titre d’ailleurs que le départ de son prédécesseur, le colonel Samuel Dubuis, dont le départ a été salué comme il se doit il y a quelques semaines, en préfecture.
C’est très officiellement le 1er août que le nouveau patron des gendarmes a pris ses fonctions. Certes le colonel Valot ne manquera pas d’imposer son propre style à la fonction, en fonction de sa personnalité propre, pour autant il assure vouloir œuvrer dans la droite ligne de l’action menée par son prédécesseur. De quoi d’ailleurs rassurer l’ensemble de ses futurs interlocuteurs qui, en louant les mérites de l’ancien commandant de Groupement, s’inquiétait déjà de l’après « Dubuis ».

Sorti de Saint-Cyr

Comme souvent à de tels postes, les deux hommes sortent en fait du même moule, si l’on peut se permettre l’expression, et tout d’abord la prestigieuse École spéciale militaire de Saint-Cyr. Une « prépa » en math sup, math spé pour intégrer cette école puis, à sa sortie, l’École d’application de la gendarmerie de Melun, ont constitué les grandes étapes de la formation d’Emmanuel Valot qui ne cache pas avoir « toujours souhaité » faire carrière dans la gendarmerie. Sa première affectation en 1996 a été le commandement du peloton d’intervention de l’Escadron de gendarmerie mobile de Roanne. Un poste en prise directe avec le terrain puisque cette unité est spécialisée dans des opérations de maintien de l’ordre un peu compliquées et des arrestations délicates. « Des situations difficiles à gérer par les brigades et ne nécessitant pas tout à fait des unités plus pointues comme par exemple le GIGN » explique-t-il.
De 1999 à 2001, si la gendarmerie reste son arme de référence, c’est à une fonction bien différente que se frotte Emmanuel Valot en participant à l’encadrement militaire d’une promotion de l’École polytechnique. « Une expérience très riche sur le plan humain car elle m’a donné l’occasion de côtoyer des élèves d’horizons très différents à tout point de vue, y compris dans leurs passions qui allaient des sciences à l’art déco. De même dans leurs projets puisqu’ils partent un peu dans toutes les directions, ce qui contraste avec une promotion d’énarques où les élèves sont beaucoup plus homogènes ».
C’est le propre des carrières de haut gradé, Emmanuel Valot a ensuite alterné les fonctions de commandement et les fonctions administratives. De 2001 à 2004, il commande la Compagnie de gendarmerie de Quimper, dans le Finistère, avant de rejoindre la Direction générale de la gendarmerie à Paris, plus spécialement attaché au volet « budget ». En 2012, il est chargé de mission sur le volet « soutien financier » auprès du directeur général de la gendarmerie, une fonction qu’il vient donc de quitter pour prendre le commandement du Groupement de gendarmerie de l’Eure.

850 gendarmes sous sa coupe

Aujourd’hui à la tête de 850 femmes et hommes répartis sur cinq compagnies et un escadron départemental de sécurité routière, le nouveau patron entend être proche de ses unités et c’est pour cela qu’il a entamé quelques jours seulement après sa prise de fonction, la tournée des différentes unités dont il a la responsabilité. « Il est important de bien connaître son personnel et les forces humaines qui composent votre équipe ».
Et le colonel Valot de poursuivre : « De même je m’active à rencontrer les institutionnels, toutes celles et ceux qui, comme nous, sont parties prenantes de la politique globale de sécurité, laquelle s’inscrit dans les directives gouvernementales qui s’imposent aux préfets et aux différents acteurs de l’État. Que l’on parle de prévention, d’investigations, de répression, d’exécution des peines, de réinsertion ou de mesures de sûreté, la gendarmerie a la particularité d’être présente dans tous les anneaux de la chaîne que constitue cette politique globale de sécurité. Ma mission est que nous soyons efficaces dans tous les domaines de compétences qui sont les nôtres, sans exception, et j’entends mobiliser mon équipe autour de cet objectif ».
Du simple vol aux agressions sexuelles, en passant par les cambriolages, les incivilités de toutes sortes, les braquages, les infractions routières et plus particulièrement encore les « comportements immédiatement dangereux », les violences et autres atteintes aux personnes et aux biens… Le nouveau patron des gendarmes eurois y voit là « des adversités contre lesquelles il convient de lutter sans relâche et qui doivent mobiliser les gendarmes certes, mais plus largement encore tout un chacun, y compris le simple citoyen. Pour ce faire il est important que se crée une véritable relation de confiance entre la gendarmerie et la population ».

Des attaches normandes

Âgé de 42 ans, marié et père de deux enfants, le colonel Emmanuel Valot est originaire de la région parisienne. Pour autant notre région ne lui est pas étrangère, « depuis une vingtaine d’années ». Son épouse est normande et lui ne cache pas un réel intérêt pour la Normandie, même s’il reconnaît avoir encore beaucoup à en découvrir, « que ce soit sur le plan historique ou culturel par exemple ». « La fonction fait que nous ne restons jamais très longtemps dans une même région et lorsque l’on aime découvrir tout ce qui nous entoure, c’est plutôt agréable et enrichissant » constate le nouveau patron des gendarmes eurois qui, au passage, avoue s’être toujours attaché à « trouver le juste équilibre entre ses activités professionnelles d’un côté, sa vie familiale et sociale de l’autre ». Puissent ses nouvelles responsabilités lui en donner toujours la possibilité et lui apporter toutes les satisfactions recherchées.

Source : L’Impartial

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