Impôts impayés : le gendarme anti-fraude mis à l’amende par le fisc

Un rapide calcul usurier conduit à estimer la somme due à

Un rapide calcul usurier conduit à estimer la somme due à « 35 à 45 000 euros, pénalités comprises ».Archives Corse-Matin
Nommée en août en tant qu’adjointe à Ajaccio du groupe d’intervention régional (Gir) en charge de traquer la délinquance fiscale, une capitaine de gendarmerie est elle-même en délicatesse avec le fisc
Mon trésor ». C’est ainsi que devrait débuter toute lettre adressée à l’administration fiscale, à en croire Pierre Desproges. 

Cette délicate attention n’a pas été celle d’une capitaine de gendarmerie promue en août dernier numéro 2 du Groupement d’intervention régional (Gir) puis éconduite pour avoir quelque peu oublié de payer ses impôts… L’officier a été remerciée au début du mois d’octobre avant que le scandale de son ardoise ne fasse exploser une seconde fois l’unité d’Ajaccio, visée par un attentat le 26 mai 2013, et dont le but est précisément de traquer la délinquance financière. La perspective d’un article de presse qui se tramait aura sans doute aussi accéléré la prise de décision des autorités soucieuses de désamorcer la situation…

25 à 40 000 euros dus

Selon des sources proches du dossier, l’éphémère adjointe accuse pourtant des arriérés conséquents : « Elle n’a pas fait de déclaration depuis 2011 alors que des courriers de relance et des mails lui avaient dûment été adressés ».

Un rapide calcul usurier les conduit à estimer cette somme à « 35 à 45 000 euros, pénalités comprises ».

Le pompon serait presque que l’administration lui ait versé un trop perçu…

« Faux sur toute la ligne », rétorque-t-on du côté de la gendarmerie, où l’on vise essentiellement des « attaques ad hominem ». Et où l’on réduit considérablement la douloureuse, en pointant des « déménagements »de l’intéressée. « Ce n’est pas un problème de fraude fiscale mais d’échéancier, elle est en règle depuis », confesse-t-on pudiquement sans préciser si la militaire allait faire l’objet de sanctions disciplinaires. Le procureur de Bastia, Nicolas Bessone, chef – entre autres – du pôle économique et financier, a confirmé qu’il n’était pas saisi pour l’heure. Et s’est bien gardé d’émettre une quelconque opinion sur ce dossier certes embarrassant mais qui ne relève pas encore du pénal.

« Secret fiscal »

Les services préfectoraux, quelque peu échaudés estiment quant à eux « ne pas avoir de commentaire à faire sur une situation individuelle qui relève des rapports entre une personne privée et l’administration fiscale, puisque cela est couvert par le secret fiscal ». L’expression est également brandie par le directeur régional des finances publiques, Jean-Jacques Deplette, qui n’a dit mot.

On l’aura compris, le « Gir-gate » s’est aussi passablement invité dans les bureaux du préfet de Corse qui a d’autres chats à fouetter en ces temps de redécoupage intercommunal.

Il fallait donc trancher et vite.

Source : Corse matin

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