Gendarmerie : « Villeréal doit jouer la carte de la solidarité »

Le colonel Faquet, commandant du groupement de Lot-et-Garonne, est venu expliquer, en Conseil municipal, les raisons du départ de la brigade.

Gendarmerie : « Villeréal doit jouer la carte de la solidarité »

Pendant une heure trente, le colonel Facquet a expliqué aux élus les tenants et les aboutissants de la réorganisation de la gendarmerie lot-et-garonnaise. © Photo
photo p.-A. é.

«La gendarmerie fera les frais de la réorganisation », une phrase prononcée mardi soir par le colonel Facquet, lors d’un Conseil municipal spécial. Le but de sa venue : rassurer, expliquer et surtout mettre les formes après l’annonce brutale du projet de suppression des gendarmes de la brigade de Villeréal.

« Villeréal doit jouer la carte de la solidarité avec des territoires plus difficiles, comme Tonneins ou Fumel, a expliqué le colonel Facquet, l’homme fort de la gendarmerie en Lot-et-Garonne. Les bassins de vie évoluent, les effectifs le doivent aussi. »

Dans la configuration actuelle, on compte un gendarme pour 700 habitants. Du luxe selon lui, car la loi en préconise un pour 1 000 en milieu rural. Surtout quand le ratio est de un pour 1 400 à Marmande ou Nérac. Tout en conservant le même nombre de militaires dans le département, la réorganisation doit donc permettre d’ajouter des gendarmes là où ils font défaut et d’en retirer là où ils sont moins utiles. « La modernisation des systèmes informatiques accélère les procédures. Et aujourd’hui, certains manquent de travail alors que d’autres sont débordés », indique-t-il. Déshabiller Pierre pour habiller Paul, un objectif assumé, avec un leitmotiv : « Moins de gendarmes dans les bureaux, plus sur le terrain », assure le sous-préfet. Le projet est aussi de supprimer les unités de gendarmerie dans les zones police nationale. La réforme, annoncée dans un premier temps pour l’été prochain, devrait prendre corps à l’été 2016.

Disneyland

Selon des statistiques et un diaporama qu’a exposés le colonel, les huit atteintes aux personnes et ses 49 atteintes aux biens enregistrées en 2013, démontrent que la bastide et son canton font figures de Disneyland de la criminalité. C’est donc sur Villeréal que le couperet tombera. Ses cinq gendarmes seront redéployés dans les autres brigades. Les militaires en poste à Castillonnès, Cancon et Monflanquin patrouilleront sur l’ensemble du secteur des quatre cantons, Villeréal compris. Les locaux de la caserne, eux, resteront occupés par six gendarmes motocyclistes de Villeneuve-sur-Lot, logés avec leur famille. Le colonel Facquet le garantit : « Vous verrez plus de ‘‘bleu » qu’avant. Les motards sont par définition très mobiles. Leur rayon d’intervention est vaste. Ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas affectés à Villeréal, qu’ils seront indifférents à la sécurité de la bastide. Leur présence sera dissuasive et rassurante. Et si jamais nous constatons une augmentation de délits, nous réagirons pour mettre la pression sur les délinquants. »

Par ailleurs, le maire de Villeréal aurait obtenu le maintien des deux demi-journées de permanences hebdomadaires dans la caserne de Villeréal. Une autre alternative pourrait, toutefois, voir le jour avec la mise en place d’une permanence mobile : le gendarme se déplacerait chez le particulier pour, par exemple, enregistrer une plainte.

Source : Sud-Ouest

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