Yves Burton, colonel de gendarmerie : «On revient à la piste Bernard Laroche»
Faits divers – Yves Burton, colonel de gendarmerie à la retraite en charge de l’affaire au début de l’enquête
Que vous inspire ce nouveau rebondissement ?
Il faut faire attention avant de déduire des choses très précises de ces nouvelles révélations. Nous apprenons par la voix de Jean-Jacques Bosc, le procureur général de Dijon, qu’au moins deux personnes de la famille, dont la grand-mère de Grégory, seraient des corbeaux dans cette affaire. Au début de l’enquête, nous avions déjà envisagé la possibilité qu’il y ait plusieurs corbeaux. De plus, le procureur parle de repérages effectués par un homme à moustache accompagné d’une jeune femme. Cela conduit tout le monde à penser à Bernard Laroche et Muriel Bolle. On remettrait donc, semble-t-il, Bernard Laroche au cœur de l’affaire comme nous l’avions fait avant d’être dessaisis du dossier au profit de la police judiciaire de Nancy.
C’est d’ailleurs vous qui aviez recueilli les aveux de Muriel Bolle. Des aveux dans lesquels elle accusait Bernard Laroche.
Oui. Elle m’a expliqué qu’elle s’était rendue chez Christine et Jean-Marie Villemin avec Bernard Laroche. Que ce dernier avait pris Grégory et qu’ils étaient repartis ensemble en voiture. Ensuite, Bernard Laroche, avait-elle détaillé, était descendu avec le gamin et était revenu seul.
Mais, elle s’était ensuite rétractée.
Oui. Nous avions informé le juge Lambert de ses déclarations et il nous a dit de la remettre en liberté. Elle avait interdiction de voir des gens de la famille de Bernard Laroche mais il semble qu’elle ait fait l’objet de pressions. Et, le lendemain, elle s’est rétractée.
On semble se diriger vers un véritable «complot» familial, un crime en famille. Cela vous étonne-t-il ?
Nous avons toujours pensé qu’il s’agissait d’une affaire familiale complexe avec plusieurs intervenants. Mais là, il y a malgré tout des choses nouvelles semble-t-il.
Cette affaire vous a-t-elle marqué ?
énormément. C’est la plus grosse et la plus énigmatique que j’ai eue à traiter. On n’a jamais cessé de m’en parler. Dans ma vie il y a eu avant Grégory et un après.
Recueilli par Guillaume Atchouel
source : la Dépêche
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