Vols d’huîtres : comment les gendarmes luttent contre ce fléau
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Les patrouilles de gendarmerie sont renforcées pendant les fêtes. Objectif : lutter contre le vol d’huîtres, une criminalité en plein essor.
« C’est comme la sécurité routière, on comptabilise les morts, mais pas ceux qui ont la vie sauve grâce à notre travail. Notre présence dans les claires ostréicoles limite sans doute les vols », estime pour sa part le major Patrice Delguel. Le gendarme conduit ce soir-là une patrouille dans la nuit noire, au nord de l’île d’Oléron. Les chemins gorgés d’eau et la pluie battante compliquent la mission. « Mais quand on voit des phares dans les claires au milieu de la nuit, ça n’est pas normal. »
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Les ostréiculteurs voient ces patrouilles quotidiennes d’un très bon œil. « C’est rassurant. Surtout la nuit quand il n’y a aucune activité. Il suffirait de 20 litres de gazole et de quelques mecs pour me voler les 150 t d’huîtres entreposées ici », calcule Pierre Chemin, un ostréiculteur de Dolus à la tête de l’une des plus importantes entreprises familiales oléronaises. Entre le 15 décembre et le 31 janvier, lui peut expédier jusqu’à 300 t d’huîtres. Alors, il s’est aussi équipé d’alarmes ces dernières années. « Avant, on était visité chaque semaine. Et en été, c’était pour le carburant… »
Des leurres GPS dissimulés au milieu des huîtres
Installé à Saint-Pierre-d’Oléron et régulièrement victimes de larcins, Cyril Pattedoie apprécie lui aussi « la dissuasion » des militaires. « Il faut moins de 20 minutes à des gens habitués pour voler 100 casiers de 6 kg, précise-t-il. Pour qu’un couple vive de son travail, il faut produire au moins 40 t d’huîtres par an. Ce n’est pas une mince affaire ! Alors certains volent pour s’en sortir… »
Récemment, un assureur lui a proposé de tester cinq huîtres connectées et géolocalisables pour un forfait de 2000 euros. « L’idée est bonne, mais il faut baisser les coûts. Au regard des tonnages, on aurait vraiment de la chance de se faire piquer ces huîtres-là », plaide Cyril Pattedoie. La profession croit beaucoup en cette nouvelle technologie, des leurres GPS dissimulés au milieu de vraies huîtres.
« Nous améliorons actuellement cette technique, elle sera opérationnelle d’ici fin 2020 », promet le président du Comité national de la conchyliculture, le Breton Philippe Le Gal qui entend aussi, désormais, se porter partie civile dans chaque affaire impliquant un professionnel. Avec 120 000 t d’huîtres commercialisées chaque année en France, le sujet est pris très au sérieux.
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