Vol d’une voiture de gendarmerie en Haute-Loire : une expertise psychiatrique ordonnée
Neuf personnes, dont une majorité de forces de l’ordre, s’étaient constitué parties civiles. © Vincent JOLFRE
Natif de l’Allier et domicilié à Craponne-sur-Arzon, un homme de 37 ans était jugé mardi par le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay dans le cadre d’une comparution immédiate. Neuf personnes, dont une majorité de forces de l’ordre, s’étaient constituées parties civiles. Samedi 23 décembre, l’homme avait dérobé un véhicule de gendarmerie lors d’un contrôle à Bellevue-la-Montagne avant de partir en direction du Puy. Il avait forcé deux barrages, obligeant les militaires à ouvrir le feu à l’entrée du Puy. Sa folle cavale s’était terminée sur le parking du Super U d’Aiguilhe.
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A t-il fait une crise de schizophrénie ?
Depuis samedi, l’homme, qui présente quelques ecchymoses à la tempe, s’est visiblement calmé. A la barre du tribunal, il n’a guère eu le temps de s’expliquer sur ses motivations, mais plutôt sur son état de santé. Son conseil, maître Frédérique Medard-Grasset, a en effet demandé le renvoi de l’affaire en arguant du besoin d’une expertise psychiatrique pour son client. Une évidence, presque, au regard de l’énoncé des faits. « Il avait été hospitalisé d’office en décembre pour trois semaines. Ce comportement, aurait pu être dramatique. Beaucoup de victimes ont sans doute eu des séquelles morales. Il se rappelle du moment où il est entré dans le véhicule de gendarmerie. Mais il n’a pas compris pourquoi il s’est jeté dedans. Il ne se rappelle que de son arrêt à Super U. Le reste de ses souvenirs sont assez confus ou sont inexistants. La schizophrénie l’empêche de se rappeler de tout. Vu ce qu’il a fait, je pense qu’il était en pleine crise de schizophrénie » poursuit Maître Medard-Grasset.
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Alcool, médicaments, cocaïne
Juste avant de dérober la voiture des militaires, il avait consommé de l’alcool, pris des médicaments, mais aussi de la cocaïne. « Tout ce cocktail a t-il eu une influence sur son comportement ? » s’interrogeait son avocate. Sans aucun doute.
« J’ai perdu tout lien avec la réalité, du fait de ma schizophrénie. J’ai eu un comportement irresponsable et irréfléchi qui ne me correspondait pas. je reconnais avoir été un danger pour les gendarmes et les riverains, ce que je déplore. Je suis triste de me voir dans cette situation d’incarcération » a t-il déclaré.
Sa maladie avait été reconnue par des médecins. Déjà hospitalisé de force à l’hôpital psychiatrique Sainte-Marie au Puy-en-Velay dans le courant du mois de décembre, il était revenu de lui même quelques jours avant les faits aux urgences, mais n’avait pas été hospitalisé.
« Je ne savais plus comment m’arrêter »
« Je n’étais pas maître de moi même. J’ai démarré comme ça, je ne savais plus comment m’arrêter… » a t-il encore expliqué.
« Si vous le maintenez en détention, son état ne pourra que s’aggraver » insistait son avocate, plaidant pour ne pas le voir repartir en maison d’arrêt.
Pour le Ministère Public, « il a eu une conduite extrêmement dangereuse ». Le procureur rappelait qu’il a « déjà eu affaire à la justice (19 mentions à son casier). Son maintien en détention est absolument nécessaire. » Nicolas Rigot-Muller expliquait également qu’il s’était évadé de l’hôpital lorsqu’il avait été interné. Le tribunal a donc ordonné son maintien en détention provisoire.
« J’étais pas parti pour commettre ce genre d’actions. Je sais qu’il y aura une condamnation. Mon but c’est de me réinsérer, c’est pas de rester en prison » a encore indiqué le prévenu à la barre. L’affaire a été renvoyée au 25 janvier prochain.
Lionel Ciochetto
Source : La Montagne
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