Vittel : un gendarme se suicide chez lui avec son arme de service

Hier le 22 Janvier nous vous annoncions la disparition tragique d’un camarade, ce jour nous en apprenons un peu plus par un article du journal l’Est Républicain :

 

Le gendarme Philippe Veillon pratiquait avec beaucoup de passion et de rigueur son métier.  DR

Vittel. C’est la consternation générale à la gendarmerie de Vittel depuis avant-hier. En fin d’après-midi, un coup de feu éclate dans un logement de fonction, à quelques mètres des bureaux militaires. Quelques instants plus tard, la famille et des collègues de travail découvrent le corps sans vie de Philippe Veillon qui s’est tué avec son arme de service. C’est un gendarme âgé de 46 ans bénéficiant d’états de service exemplaires durant 27 années de carrière. Depuis, chacun s’interroge sur les motivations d’un tel geste. Intransigeant dans son métier, il ne laissait apparaître aucun sentiment de lassitude ces derniers jours, toujours prêt à s’investir dans des enquêtes difficiles.

Tout au long de sa carrière, il a fait preuve d’une extrême pugnacité. En 1986, le jeune Vittellois Philippe Veillon devenait gendarme auxiliaire à Luxeuil avant d’entrer l’année suivante à l’école de gendarmerie à Chaumont. Nommé ensuite à Fraize, le militaire se révélait un gendarme efficace et intransigeant.

« Son dossier laisse apparaître une note de 10 sur 10. À sept reprises, il a été cité pour son efficacité exemplaire », indique le commandant de la compagnie Benoit Dufaug, et il a reçu la médaille d’or de la Défense, le 1er janvier 2000.

Rien n’explique donc ce geste irréparable. En cet après-midi tragique, il avait demandé l’autorisation à ses supérieurs de quitter plus tôt son service, une doléance immédiatement acceptée. Que s’est-il passé dans son esprit après ? Les questions demeurent en suspens. Une autopsie est en cours et devrait confirmer la thèse du suicide.

« Des états de service remarquables »

Jusqu’à sa disparition brutale, le gendarme Veillon a contribué à la bonne marche de la brigade. « Vittel, où il exerçait depuis 2001, perd un pilier de son organisation. Toujours de bon conseil pour les plus jeunes, il apportait sa clairvoyance et son expérience sur les dossiers », confie l’adjudant-chef Philippe Fatet, commandant de la Cob Vittel. Brillant dans ses fonctions, Philippe Veillon avait également construit une vie familiale. De son union avec Laurence en 1986 sont nés une fille et un fils âgés de 18 et 23 ans. Au cours de ses moments de loisirs, il aimait rejoindre sa maison à Monthureux-sur-Saône héritée de ses parents. Il prenait ainsi le temps de jardiner, faire son bois et entretenir la demeure. Ce Vittellois d’origine trouvait là le temps de se ressourcer.

« Il a effectué toute sa carrière comme gendarme, car il ne souhaitait pas être muté malgré des états de service remarquables », indique le commandant Dufaug.

Gendarme de terrain, il excellait dans les missions routières classiques. « Toutefois, il s’est distingué dans des affaires moins conventionnelles. Je pense notamment en août 2013 à la résolution difficile d’un dossier concernant du travail dissimulé sur les cantons de Darney, Monthureux et Lamarche. Grâce à son opiniâtreté, il est parvenu à faire tomber un réseau écoulant de la viande avariée. Très travailleur, il apportait aussi son esprit de camaraderie », enchaîne l’adjudant-chef Fatet.

La brigade de Vittel et ses 20 gendarmes accusent un nouveau coup du sort. Cette mort brutale fait suite au décès du major Patrice Brenot, commandant de la brigade, suite à une maladie implacable en juillet 2013.

Eric NURDIN et le correspondant J.-L.L.

Source : l’Est Républicain

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