Viry-Châtillon : le témoignage-choc d’un policier
Le témoignage d’un brigadier attaqué, avec ses collègues, dans l’Essonne samedi rend compte de l’extrême violence des assaillants des forces de l’ordre.
« J’ai vu qu’on voulait vraiment nous tuer. » Le témoignage de l’une des victimes de l’embuscade du week-end dernier à Viry-Châtillon fait froid dans le dos. Au micro de RTL, ce matin, Sébastien a confirmé les propos rapportés par Le Parisien du 11 octobre. Ce brigadier de 38 ans, affecté au commissariat de Juvisy, était avec les policiers agressés dans l’Essonne samedi. Sa description de l’attaque au cocktail Molotov contre deux voitures de police laisse peu de doutes quant aux intentions des assaillants.
Leur coup « était bien préparé », assure-t-il. « On était stationnés devant la Grande Borne, mais ils ont fait un grand tour en traversant devant le magasin Leclerc, puis ils ont longé le mur de la caserne de pompiers pour nous surprendre. » Les voitures, stationnées côte à côte, sont attaquées par l’arrière. « Ils nous sont tombés dessus en quelques secondes », décrit Sébastien. Après avoir jeté dans les habitacles des engins incendiaires, les attaquants ont essayé de bloquer les portières pour empêcher les passagers des véhicules qui prenaient feu de sortir. « Au même moment où le premier véhicule est attaqué, on entend un énorme impact sur notre gauche. On se retourne vers le véhicule, on voit des flammes, des individus et, dans les secondes qui suivent, ils fondent sur nous », décrit Sébastien.
« Jamais je n’aurais cru un jour en arriver là »
« Les vitres éclatent, des booms partout. Ma collègue prend des coups de poing, des projectiles. » Les attaquants ont-ils peur d’être brûlés à leur tour ? Ils s’éloignent des voitures en flammes. Ce qui permet aux policiers de s’extraire du véhicule. Il était temps. « Il y avait le feu qui prenait à l’arrière », détaille Sébastien. Tiré d’affaire, le brigadier se « retourne instinctivement » vers le deuxième véhicule de patrouille. « Je cherche à savoir où sont mes deux collègues, explique-t-il. J’en vois arriver une la tête en sang, je la laisse me dépasser… »
Son autre collègue est en feu. « Alors, je cours vers lui pour l’éteindre. » Sébastien lui arrache sa chemise en flammes et parvient à étouffer le feu en se couchant sur lui. « Ensuite, j’ai tapé partout où il y avait d’autres flammes sur son corps », explique-t-il. Trois jours après, les policiers visés sont toujours en état de choc. « Cela fait douze ans que j’interviens, particulièrement sur cette commune, mais jamais je n’aurais cru un jour en arriver là », répète Sébastien, qui confie appréhender de retourner sur le terrain.
Brûlé au deuxième degré aux mains et un genou douloureux, il doit prendre des calmants pour dormir et son fils de 7 ans a également besoin d’un soutien psychologique. Vincent, 28 ans, à qui il a porté assistance, est aujourd’hui plongé dans un coma artificiel. Manuel Valls, en visite dans les locaux de la police à Juvisy-sur-Orge, a rendu un hommage appuyé aux policiers.
Source : Le Point
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