Violences policières sur les Champs-Élysées : les critiques du gendarme passent mal
VIDÉO. Un colonel de la gendarmerie dénonce sur BFM TV des « violences policières » avant les conclusions de l’enquête de l’IGPN. Émoi au sein de la police.
Sur les extraits d’un reportage qui sera diffusé lundi soir sur BFM TV, des policiers de la CRS 43 de Châlon-sur-Saône matraquent à treize reprises un jeune homme à terre, au soir des manifestations de Gilets jaunes du 1er décembre, dans un Burger King proche de l’Arc de Triomphe, à Paris. De quoi susciter l’émoi au sein de la police nationale. Plus encore, le fait que le colonel de gendarmerie Di Méo, qui commandait ce jour-là les escadrons de gendarmerie mobile, s’exprime dans le reportage Police, au cœur du chaos et mette en cause les CRS provoque la colère des syndicats de policiers.
« Ça ne passe pas du tout en interne », confie au Point David Michaux, secrétaire national de l’UNSA-Police, pour les CRS. « Ces images sont franchement gênantes pour nous, car elles ne correspondent absolument pas à l’image que nous voulons donner des CRS, aux valeurs que nous défendons et à notre façon de faire. L’enregistrement est très costaud, c’est sûr, et il appartiendra à l’IGPN (l’Inspection générale de la police nationale) de se prononcer sur ces événements », ajoute ce syndicaliste, qui considère que « s’il y a eu des manquements, ils devront bien entendu être sanctionnés ».
Les réseaux sociaux s’enflamment
Alors qu’ordre a été donné en plus haut lieu de « ne pas communiquer sur cette affaire », David Michaux a manqué de peu de « (s)’étrangler en voyant, dans le reportage, un haut gradé de la gendarmerie commenter les images. « C’est de la violence policière, malheureusement. Quand des manifestants parlent de violence policière, je suis obligé, quand je vois ça, d’aller dans leur sens. On est là sur des violences policières », dénonce à plusieurs reprises le colonel de la gendarmerie mobile Michaël Di Méo.
« Déplacé », tranche David Michaux, qui considère que les commentaires de ce haut gradé, sur le travail de ses collègues, « ne vont pas arranger les relations entre gendarmes et policiers ». « Il va y avoir de l’ambiance, c’est sûr », prédit le chef de file de l’UNSA-Police. « Ces mises en causes passent très mal, d’autant qu’on aurait, nous aussi, parfois des choses à dire sur le travail de nos collègues », fulmine David Michaux, qui cite l’affaire Sivens et le démantèlement de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
« Balance », « fouteur de m… » : sur les réseaux sociaux, les commentaires des CRS sont beaucoup plus explicites. « Franchement, ce reportage est vraiment gênant pour nous, qui cherchons à être exemplaires. Comment en est-on arrivé là ? Que s’est-il passé pour que ça dégénère à ce point ? Je n’en sais rien, car, comme toujours, avec ce type d’images, nous n’avons pas le départ de l’action », observe David Michaux. « Mais nos amis de la gendarmerie auraient pu avoir la décence d’attendre la fin de l’enquête avant de nous mettre en cause, surtout de manière aussi directe. »
Source : Le Point
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