Vers le compostage des corps humains : le gouvernement lance un groupe de travail
Par Michel Janva le 15 mars 2024
Le gouvernement vient d’indiquer qu’un groupe de travail sera constitué d’ici trois mois, afin d’étudier si le droit français qui ne permet actuellement que l’inhumation et l’incinération des dépouilles doit évoluer pour permettre d’autres modes de sépultures, comme le compostage des cadavres humains. Le Code civil dispose que le respect dû au corps humain « ne cesse pas avec la mort ». Les restes des défunts devant « être traités avec respect, dignité et décence », seules l’inhumation et la crémation sont autorisées en France.
Suite à une question posée le 7 mars par le sénateur radical du Rhône Bernard Fialaire, par ailleurs favorable à l’euthanasie, soulignant que le procédé est « écologique et économique », Marie Guévenoux, ministre délégué chargé des outre-mer, après avoir rappelé que le droit français ne permet que l’inhumation et la crémation, a répondu qu’un groupe de travail « sera constitué avant la fin du premier semestre, sous l’égide du Conseil d’État ».
La constitution de ce groupe de travail vient aussi répondre à une proposition de loi portée par le député MODEM Élodie Jacquier Laforge, afin de lancer une « expérimentation visant à développer l’humusation ».
Avec l’humusation, les dépouilles sont déposées sur un lit de matière compostable comme du broyat de branches ou des feuilles puis recouvertes de ce même matériau jusqu’à la formation d’une butte. Pionnière en ce domaine, la Belgique a lancé deux expérimentations avec des porcs. Les tests ont révélé une faible décomposition des carcasses animales. L’analyse du centre des buttes a démontré une hygiénisation insuffisante, en raison de l’influence de la température extérieure sur le déroulement du compostage. Et, sous les buttes, des quantités d’ammoniaque jusqu’à 57 fois supérieure à celle d’un sol témoin, ont été estimées susceptibles de polluer les cours d’eau. La Belgique a donc, début 2024, réaffirmé l’interdiction de l’humusation sur son territoire.
La grandeur d’une société se mesure à son attitude à l’égard de ses morts. Une civilisation qui perd le respect de ses défunts se déshumanise peu à peu…
Source : Le Salon Beige
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