Une usine de masques fermée dans les Côtes d’Armor en 2018 : un crève-coeur pour l’ex-directeur
L’usine de Plaintel produisait des masques mais a fermé en 2018 / © France Télévisions
Qui se souvient de l’entreprise Honeywell de Plaintel près de Saint Brieuc. L’usine spécialisée dans la fabrication de masques a fermé en 2018. Aujourd’hui l’ancien directeur regrette que son entreprise n’ait pas été plus soutenue par les pouvoirs publics au moment du dépôt de bilan.
« Un scandale d’Etat » : l’Union Syndicale Solidaires des Côtes d’Armor ne mâche pas ses mots pour qualifier la fermeture de l’usine de masques respiratoires jetables Honeywell. L’entreprise était basée à Plaintel près de Saint Brieuc, mais son propriétaire américain baisse le rideau en 2018. Le site était pourtant rentable selon les ex-salariés, mais pas suffisamment sans doute.« Honeywell a pris la décision irresponsable en novembre 2018 de détruire ses huit machines en les faisant concasser par la déchetterie située sur la zone industrielle des Châtelet à Ploufragan », dénonce le syndicat Solidaires.
200 millions de masques commandés en 2009
C’est pourtant bien à ce spécialiste mondial que l’Etat Français avait passé commande de 200 millions de masques sous la menace du virus H1N1 en 2009.
« On était le principal fabriquant pour la France », se souvient Jean Jacques Fuan, directeur du site de 1991 à 2006, « et on vendait partout dans le monde : Japon, Corée, Etats-Unis ». C’est même à Plaintel qu’a été créé le masque FFP2 pliable, celui qui nous manque tellement aujourd’hui.
« Aujourd’hui, le retour au réel est brutal », ajoute Solidaires dans un communiqué, « et c’est avec stupeur que le pays tout entier découvre avec la catastrophe sanitaire du coronavirus qu’il ne possède pratiquement pas de stocks de masques ».
Une faiblesse des pouvoirs publics
Jean-Jacques Fuan parle d’une « faiblesse des intervenants de l’État. L’entreprise avait bénéficié de subventions importantes au moment de la grippe H1N1, et pourtant aucune volonté de convoquer Honeywell pour tout mettre en oeuvre afin de sauver l’entreprise. »
Relancer l’activité ?
Rien n’est impossible selon Jean-Jacques Fuan. Il affirme avoir reçu beaucoup d’appels d’anciens salariés. « On va essayer d’approfondir le sujet, si je peux jouer un rôle, je ne manquerais pas de le faire. Les moyens humains sont disponibles, les savoirs faire ne sont pas perdus, mais il faudra un soutien financier important ». Solidaires va plus loin et a demandé à plusieurs parlementaires de la région d’interpeller le Gouvernement.
Après tout, est-ce qu’on ne parle pas de solidarité en ce moment.
Source : France TV Info
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