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Des policiers de toute la France manifestent à Paris ce mercredi 2 octobre. Ils dénoncent des conditions de travail de plus en plus difficiles. Une vingtaine de syndicats s’unissent pour cette journée revendicative. Plusieurs centaines de policiers bourguignons vont participer à ce rassemblement.
Manifestation de policiers © Maxppp – Jan Schmidt-Whitley/Le Pictorium
Dijon, France »La République, c’est nous ». C’est le message qu’on pouvait lire sur les pancartes lors d’une manifestation de policiers les 26 septembre dernier devant le siège de la France Insoumise en région parisienne. La République, c’est en effet eux, les policiers. Ils en sont en tout cas un maillon essentiel car sans eux, il est fort probable que ce serait l’anarchie. Mais la République ne leur est pas forcément reconnaissante, et le » « mal être » est de plus en plus palpable dans la profession.
Une mobilisation rare en France
Plus de 300 policiers de Bourgogne, et plus de 80 rien qu’en Côte-d’Or, montent à Paris pour participer à une « marche de la colère » à Paris ce mercredi. Tous les services de la police sont concernés, des gardiens de la paix jusqu’aux commissaires, des policiers actifs, aux personnels administratifs ou de la police scientifique et technique. Il faut remonter à 2001 pour trouver une mobilisation unitaire de la part de la vingtaine de syndicats policiers.
Des revendications multiples.
Tous dénoncent un mal être général et des conditions de travail et de vie de plus en plus dégradées. Les dossiers s’empilent au niveau judiciaire, les réponses des tribunaux parfois décourageantes, les procédures de plus en plus compliquées, l’organisation défaillante, les moyens financiers et humains insuffisants, la politique sociale au sein du ministère de l’intérieur insuffisante, tant au niveau des transports, que du logement, des repas et même de la garde d’enfants.
Cédric Bovrisse, le secrétaire départemental du syndicat Alliance Police Nationale de Côte-d’Or © Radio France – Christophe Tourné
Cette marche de la colère regroupe beaucoup de revendications qui résument le mal être de plus en plus fort dans la police nationale et « qu’on ressent malheureusement dans le nombre de collègues qui se sont suicidés depuis le début de l’année » explique Cédric Bovrisse , le secrétaire départemental du syndicat Alliance Police Nationale en Côte-d’Or. Plus d’une cinquantaine de policiers se sont en effet donnés la mort depuis le depuis le 1er janvier 2019.
Des barbecue pour régler le problème ?
Jusqu’à présent, la réponse du ministère de l’intérieur est plutôt surprenante, puisque pour lutter contre ce mal être et les suicides, il propose d »organiser des barbecues. Cela laisse pour le moins sceptique Cédric Bovrisse.
La cohésion n’est pas quelque chose qui se décide comme ça – C. Bovrisse, Alliance Police Nationale
_ »On nous a parlé d’organiser des barbecues pour faire de la cohésion, je ne pense pas que la cohésion se décide comme ça ! La cohésion doit être naturelle entre les collègues. Il faut passer par des améliorations notables au sein des commissariats de l’activité au sein de la police nationale, pour améliorer les conditions de travail. » _explique le secrétaire départemental d’Alliance Police Nationale en Côte-d’Or
Des aberrations qui coûtent cher
Jean-Marie Philips, d’Alliance Police Nationale pour les CRS dénonce aussi des décisions parfois stupides et qui coûtent au final très cher exemple à l’appui avec les obsèques de Jacques Chirac en début de semaine. Une vingtaine de bus de la CRS 40 de Plombières-les-Dijon avec 80 hommes à bord, sont montés à Paris, pour une mission …. de 11 minutes !
Jean-Maris Philips, Alliance Police Nationale – CRS © Radio France – Christophe Tourné
Manque d’effectif récurent
Parmi les difficultés quotidiennes dans la police nationale, le manque d’effectif est sans doute l’un des plus criant car il se traduit par des rappels fréquents ou des week-end qui s’enchaînent. « Le moindre incident dans les quartiers sensibles, nécessite dans la région systématiquement le renfort d’une Compagnie Républicaine de Sécurité, c’est déjà le signe criant localement d’un manque d’effectif. » selon Christophe Fernandez, le secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police Nationale.
Christophe Fernandez, syndicat Unité SGP Police Nationale © Radio France – Christophe Tourné
Source : France Bleu
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