Une Maman de Gendarme s’exprime et interpelle le ministère
Françoise est la Maman d’un gendarme qui s’est suicidé il y a quelques années dans une brigade de Mayenne.
A la suite des nombreux articles parus dans la presse concernant le harcèlement au sein des armées, elle a tenu à s’exprimer sur ce sujet brulant. Elle a demandé à Profession-Gendarme de se faire le relais de sa parole, aussi laissons Françoise s’exprimer :
On croyait ne plus entendre parler de MAM et voilà qu’elle « tombe des nues ». Elle va encore en faire des tonnes…MAM est tellement naïve qu’elle est bien capable, en pleine révolution populaire, d’aller passer ses vacances en Tunisie. « L’armée a un fonctionnement un peu particulier… » dit-elle, hormis qu’elle était le ministre de la Défense. Il est vrai qu’elle connaît mieux la « police » pour avoir voulu exporter en Tunisie le « savoir faire » français. « ça ne remontait pas jusqu’à moi » c’est peut-être que vous étiez trop occupée à profiter des voyages en avion de vos « amis ». Lorsque je vois écrit, encore aujourd’hui, de telles affirmations, j’ai envie qu’on L’AUTORISE A SE TAIRE.
Une Maman, dont le fils militaire de 23 ans, 1m75 et 50 kg, venait de se suicider lui a pourtant écrit. Il laissait un testament où il donnait rendez-vous en enfer à son supérieur. Il faut dire que ce dernier, le harcelait, même lorsqu’il était en permission, il lui faisait téléphoner par un sous-fifre (le courageux). Pendant que notre ministre apportait son aide afin de réprimer les manifestations du peuple tunisien, certains de nos soldats mouraient d’épuisement. Avez-vous lu, au moins cette lettre madame la ministre ? Il semblerait que non.
Vous auriez pu y apprendre que le compte rendu de la visite médicale de ce militaire était un faux. ILS n’avaient pas enlevé la date de 2005, alors que nous étions en 2006.
Vous auriez pu savoir que ce jeune militaire était inconnu dans les bataillons. Dans ce cas là comment le protéger ?
Vous auriez découvert qu’il était en permission au moment du drame, et qu’on le rappelait sans aucun motif urgent, simplement pour le harceler.
C’est trop facile de venir à bout d’une maman, qui se retrouve seule au monde, le papa étant mort de chagrin, quelques mois après son fils.
Tout le monde se la renvoie comme une balle de ping-pong. Elle a tapé à toutes les portes : Cour d’Appel de Dijon, Tribunal de Grande Instance de Paris, Cour d’Appel de Paris, Cours de cassation. Elle a dépose une plainte auprès du Doyen des juges d’instruction de Paris, elle s’est adressé à La Cour Européenne des Droits de l’Homme. Et joujours pas de procès.
Personne n’est parfait, on peut faire des erreurs, mais on doit reconnaître, dans certains cas, il a harcèlement. Ce n’est pas la pseudo enquête diligentée par Mr Le Drian qui va apporter la lumière.
Pour seulement vérifier les 40 cas cités dans le livre de Mmes Leila Minno et Julie Pascual, il faudrait bien plus de 30 jours, et nous sommes certainement bien loin de 40 cas.
Il faut arrêter de prendre les citoyens pour des imbéciles, personne en si peu de temps, n’arrivera à « formuler les recommandations » pour mettre en place « un plan vigoureux d’action ». Personne ne veut que de telles affaires sortent des placards, tout est fait pour retarder les actions en justice. On n’hésite pas à mentir, à faire des faux, on envoie des courriers hors délais.
Savez-vous Mr Le Drian, qu’en gendarmerie, des réunions peuvent avoir lieu en l’absence des gendarmes harcelés ?
Selon le témoignage que j’ai entre les mains, témoignage signé et très détaille, un gendarme dit : » il m’a été rapporté par des militaires de mon unité que des réunions ont eu lieu en mon absence au cours desquelles il était question de ma personne. Le commandant X demandait aux personnels présents de rendre compte de tous les faits et gestes, pouvant m’être reprochés…l’ensemble du personnel de X est au courant de cette ‘mise à prix’ cela démontre l’ambiance délétère dans laquelle je suis obligé d’exercer mon travail « .
Une sorte d’inquisition…digne d’une autre époque.
Je vous rappelle Mr Le Ministre qu’en 2008, dans une situation, en tous points, semblable, un gendarme est passé à l’acte. Un mort, un blessé, 4 orphelins. Dans cette brigade de Mayenne, l’ambiance également était délétère (les mots d’un tribunal) et il y avait également eu une réunion derrière le dos du gendarme décédé. Un gendarme bien sous tous rapports.
Allez vous prendre des mesures en ce sens ? Ou allez vous dire que vous ne saviez pas ?
Il n’y a pas de dialogue dans l’armée, contrairement aux propos de Mr Hollande.
Rappelez vous, décembre 2013, 6 suicides en gendarmerie, ceci explique peut-être cela.
Si dans le passé, les suicides concernaient essentiellement, des gendarmes de base, tout au plus des adjudants, aujourd’hui aucun grade n’est épargné ; lieutenants, colonels…..
Je ne fais pas la différence entre un lieutenant et un adjudant, tous les deux morts à cause de la hiérarchie. Il va y avoir du répondant en face, et c’est tant mieux.
Françoise Montreuil
« Union et Solidarité »
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