Un vétéran meurt dans l’indifférence, ses frères d’armes se mobilisent et tirent la sonnette d’alarme
Thierry Marin, Marc Cribelle et Joël Lauretta autour du portrait de leur ancien compagnon Bruno Viseur. Photo Philippe Arnassan
Alors qu’un de leurs compagnons d’armes vient de mourir dans une situation de grande détresse psychologique, des anciens marsouins varois évoquent l’extrême difficulté du retour à la vie civile.
Avant de devenir un vieillard de 55 ans, brisé par la maladie et la solitude, Bruno Viseur était un soldat. Caporal-chef. Tireur d’élite au sein des 3e et 21e RIMa.
Pendant quinze ans, il a servi la France : au Zaïre, au Tchad en 1991, en Bosnie en 1995. Dix-neuf « opex » (1), autant de missions hantées par la Faucheuse.
Quinze années de blessures, visibles ou invisibles, qui traumatisent l’esprit autant que la chair. Lorsqu’il rend son uniforme, en 2004, il se trouve au pied d’un gouffre.
Sa famille? Il n’en a pas – c’est même pour ça qu’il s’est engagé dans l’armée. Travailler? Se construire une vie sociale? Plus facile à dire qu’à faire lorsqu’on est habité, jour et nuit, par des images de sang et de cadavres.
Lorsqu’on boit pour oublier. Et qu’on n’y parvient pas. Bruno Viseur est mort seul. Mais contrairement à d’autres (voir ci-dessous), il évitera la fosse commune : ses anciens compagnons d’armes se sont cotisés pour…
Lire la suite : Nice Matin
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