Un  » tonton  » aux mains baladeuses

Tribunal correctionnel de Tours

Où s’arrêtent les gamineries, où commence l’agression sexuelle ? A l’issue de l’audience de jeudi – où Alain, 59 ans, a comparu pour des gestes plus que déplacés sur la petite-fille de sa compagne – la réponse du tribunal est sans équivoque.

On aurait pu s’attendre à ce qu’elle le soit aussi, dès le départ, par l’auteur des faits, ancien gendarme, officier de police judiciaire et même commandant de brigade.
Pour ce « tonton » de substitution, « mettre la langue » pour dégoûter la petite, alors préadolescente, pour qu’elle ne fasse pas de bisou sur la bouche des messieurs ; lui enlever son soutien-gorge et toucher sa poitrine en disant « t’as des tétines maintenant »… c’était fait sans penser à mal. Ne décrit-il pas l’enfant comme « une peste », « qu’il n’aime pas » ?
Poursuivi pour deux séries de faits commis d’abord entre juillet 2009 et juillet 2011, puis en octobre 2013 à Chinon (au domicile de la grand-mère), il ne comprend pas ce qu’il fait à la barre du tribunal.
« Il projette la responsabilité sur autrui, même quand il ne lui est pas demandé de se justifier », constate l’avocat de la partie civile (les parents et l’enfant). Aux intérêts des parents et de la jeune fille, elle déclare que « partir à plusieurs milliers de kilomètres n’empêche pas cette famille d’être toujours bouleversée » par ces événements.
La grand-mère ayant pris fait et cause pour son compagnon contre ses propres fille et petite-fille… ça laisse des traces. L’avocat lorientais formule des demandes à hauteur de presque 10.000 € en tout.

«  L’indécence, la bêtise et la stupidité ne sont pas condamnables  »

« Toucher les seins d’une mineure de 12 ans, c’est un délit, assène le représentant du ministère public. Les propos du prévenu sont choquants, surtout venant d’un ancien gendarme. » Les réquisitions sont à la hauteur des faits, graves : dix-huit mois avec sursis et inscription au fichier des délinquants sexuels.
En défense, Me Florent Renard soutient que rien ne démontre que les déclarations de la pré-ado de 12 ans correspondent aux faits. Pour plaider la relaxe de son client, il concède que, « bien sûr, tout ça c’est indécent » avant d’ajouter que « l’indécence, la bêtise et la stupidité ne sont pas condamnables ».
Après délibéré, le tribunal relaxe le prévenu des faits les plus anciens mais le condamne à un an d’emprisonnement avec sursis et inscription au fichier des délinquants sexuels pour les autres. Alain devra en outre verser près de 6.000 € de dommages et intérêts.

Source : La Nouvelle République

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