Un territoire américain en plein Cours Dajot à BREST
Pour ce 99e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918 voici quelques infos concernant le monument américain situé sur le Cours Dajot à Brest et dominant le port.
On le voit d’un peu partout. Il surplombe le port de Brest de ses 50 mètres de granit rose léchant les remparts de Vauban. C’est le monument aux morts américain. Érigé, mais pas en granit rose, pour la première fois en 1932, à la mémoire des armées navales américaines qui avaient débarqué à Brest quelque quinze ans plus tôt, puis détruit par les Allemands le jour de l’Independance day, le 4 juillet 1941. Il fut reconstruit à l’identique, seule changera la couleur, en 1958, à l’initiative de « l’American Battle monuments commission » (ABMC). Et depuis, chaque 4 juillet, est célébrée, à ses pieds, l’indépendance des États-Unis. À noter que le jardin qui l’entoure est également territoire américain.
Source : Le Télégramme
Concession du terrain du monument américain
Le monument vu du port de commerce
Le terrain sur lequel est érigé le monument américain procède d’une concession gratuite et perpétuelle. Cette concession est accordée au Gouvernement des États-Unis par le Gouvernement français sur un terrain dépendant des fortifications déclassées de Brest. Cette concession est faite en exécution des prescriptions du décret du 13 août 1927 (paru au JO du 26 août 1927) et conformément aux dispositions de l’article V de l’accord conclu le 29 août 1927 entre le gouvernement des États-Unis, représenté par John Pershing, Général des Armées, Président de la commission Américaine des Monuments de Guerre, d’une part, et le gouvernement de la République française représenté par Anne Marie Louis de Sartigues, son chargé d’affaires par intérim à Washington, d’autre part.[1]
- ↑ Procès-verbal de concession gratuite et perpétuelle, par le Gouvernement Français au Gouvernement des États-Unis de l’usage et de la libre disposition d’un terrain destiné à l’érection d’un monument commémoratif américain à Brest », 12/08/1930, Archives Brest métropole, Référence : 1M185
Vue sur la rade de Brest depuis le sommet du monument. A droite de la photo l’entrée du goulet de Brest.
Source : Wiki Brest
« Le monument construit en cet endroit en 1932 a été détruit par l’ennemi le 4 juillet 1941. Cette réplique de la construction originale a été érigée par les Etats-Unis d’Amérique. *** 1958 *** »
Un territoire américain à Brest, depuis 1930
Peu de gens le savent, nous avons à Brest un petit morceau de territoire américain. Le jardinier qui l’entretient est payé par Washington et reçoit sa paie en dollars.
Y est érigé un monument commémorant les hauts faits des forces navales des Etats-Unis et de la France pendant la Première Guerre Mondiale.
Il s’agit d’une tour en granit rose de 50 mètres de haut qui offre à son sommet un point de vue panoramique unique sur la ville de Brest et sa rade.
De novembre 1917 à décembre 1919, un camp militaire américain installé à Pontanézen sur la commune de Lambézellec avait accueilli plus d’un million de soldats américains.
Brest était devenu le premier port des Etats-Unis en France et Lambézellec la plus grande commune de France au niveau de la concentration américaine.
A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, nos amis américains ont largué sur Brest un déluge de bombes bien inutile qui a complétement rasé la ville, puis ils ont voulu l’acheter, sa rade les intéressait. Encore une fois, Charles de Gaulle a dit non.
Souvent, pour relativiser son éloignement de Paris, Brest use d’un joli contre-pied, en précisant qu’elle est plus proche par rapport aux USA.
Souvent, pour relativiser son éloignement de Paris, Brest use d’un joli contre-pied, en précisant qu’elle est plus proche par rapport aux USA. Sans mentir non plus, elle peut revendiquer, avec l’Oncle Sam, des liens qui ne datent pas d’hier. Dans les relations entre Brest et les États-Unis, l’historien Alain Boulaire extrait quatre temps forts. La guerre d’indépendance américaine d’abord. Les grandes flottes françaises de soutien partent de Brest, en particulier les troupes du comte de Grasse et de Rochambeau. « Elles ont contribué fortement aux victoires de Chesapeake et de Yorktown en 1781 », commente-t-il. C’est aussi à Brest, pendant neuf mois, que fut basé un fameux corsaire américain, John Paul Jones. Il y ramena des prises. Il est campé, d’ailleurs, dans la bande dessinée « l’Épervier », de Patrice Pellerin. C’est également dans la rade de Brest que le pavillon de la jeune république américaine fut salué, pour la seconde fois, par la Marine royale française, ès qualités.
Vue générale de la capitulation de Yorktown le 19 octobre 1781, avec le blocus de la flotte française.
(Lire également : Guerre d’indépendance des États-Unis )
Ligne transatlantique
Second temps fort doublé de modernité : la ligne transatlantique Brest – New York, entre 1865 et 1973, inaugurée par le Lafayette. Le lobby des Havrais, soutenu par celui des Parisiens, aura raison de cette ligne, malgré le gain de temps en faveur de Brest. Ce constat, simplement géographique, eut une autre illustration : le premier câble transatlantique entre la France et les États-Unis, en 1869, relia la pointe du Minou à Dexburry. Il y eut aussi New York – Déolen. Troisième temps fort : la guerre de 1914-1918. À partir de novembre 1917, plus de 80.000 GI débarquent à Brest, qui devient le principal port des États-Unis en France. « L’esssentiel des combattants se retrouvaient sur le site de Pontanézen, aménagé en véritable cité, dont le journal Pontanézen Duck Board retrace la vie », explique Alain Boulaire. Le premier orchestre de jazz afro-africain, du 369 e régiment d’infanterie, dirigé par James Reese Europe, débarque aussi. Le blues et les negro-spirituals entrent à Brest, avec le basket et le base-ball.
Le président Wilson
C’est à Brest que le président Woodrow Wilson débarque, le 13 décembre 1918, du Georges-Washington, pour la conférence, puis la signature de la paix. Dès 1917, une place avait porté son nom à Brest. Le monument à la mémoire des combattants des forces navales des États-Unis fut inauguré, lui, en août 1937. Les Allemands le firent sauter le 4 juillet 1941, jour de l’Independance. Il sera reconstruit plus tard, à l’identique, mais en granit rose, au lieu du gris du premier. Il se trouve en territoire américain, sans privilège d’extraterritorialité. Alain Boulaire tient également comme temps fort le parrainage, en 1948, de Denver, du Colorado, avec les écoles de Brest, qui manquaient de tout. Et premier jumelage en 1962 entre une ville européenne et une ville américaine. L’épouse du général Dwight Eisenhower – laquelle avait fait une partie de ses études à Denver – y est pour beaucoup
Source : Justinpetitcoucou
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