Un réservoir du camion à l’origine du drame
Huit mois après la collision dramatique entre un car transportant des personnes âgées et un poids lourd, les causes de l’accident ont en partie été identifiées.
09.07 Selon le scénario privilégié par les enquêteurs de la Section de recherches de la gendarmerie de Bordeaux, c’est bien l’explosion «d’un réservoir auxiliaire situé à l’arrière de la cabine du camion, qui a provoqué l’incendie à l’origine du drame», selon une source proche du dossier.
L’accident de car le plus meurtrier en France depuis 1982, qui avait fait 43 morts à Puisseguin (Gironde) le 23 octobre 2015, est dû à l’explosion d’un réservoir auxiliaire du camion impliqué dans la collision avec le car. Aussitôt après ce drame routier, témoins, enquêteurs et rescapés – huit, dont le chauffeur du car – avaient unanimement relevé la rapidité avec laquelle s’était propagé l’incendie ayant embrasé les deux véhicules, immédiatement après leur collision, survenue aux premières heures de la matinée, sur une petite route sinueuse, au cœur des vignobles de Saint-Emilion.
Selon le scénario privilégié par les enquêteurs de la Section de recherches de la gendarmerie de Bordeaux, qui confirme les toutes premières hypothèses, avancées sur la foi notamment du témoignage du conducteur du car, c’est bien l’explosion «d’un réservoir auxiliaire situé à l’arrière de la cabine du camion, qui a provoqué l’incendie à l’origine du drame», a-t-on précisé samedi de source proche du dossier. Mais ce réservoir, «rempli de gasoil, était aux normes, et légal». Sous la violence de l’impact, une croix servant à desserrer des écrous et entreposée dans un coffre est venue «perforer le réservoir auxiliaire libérant un brouillard de gouttelettes de gasoil qui s’est rapidement enflammé», a-t-on expliqué de même source, en évoquant «un phénomène similaire à l’explosion d’un aérosol».
Piégées dans le car
Toutes les vitres du car, brisées sous l’effet du choc, ont alors créé un appel d’air important, qui a fortement accéléré la propagation de l’incendie dans le véhicule, retrouvé entièrement calciné par les enquêteurs.
Parties en excursion pour la journée, la plupart des victimes étaient membres du club du troisième âge de Petit-Palais-et-Cornemps, une petite commune voisine de Puisseguin. Très peu mobiles, les victimes, âgées, avaient été piégées dans le car et avaient péri brûlées vives ou asphyxiées, malgré les bons réflexes du conducteur qui avait réussi à faire sortir quelques personnes du brasier.
Chronotachygraphes inutilisables
Mais la «grande inconnue de cette histoire, c’est la perte de contrôle du semi-remorque», qui n’a toujours pas été élucidée par l’enquête conduite depuis neuf mois, a-t-on souligné de source proche du dossier. Pour une raison encore indéterminée, le camion s’est en effet retrouvé en portefeuille, en travers de la chaussée, à l’entrée d’un virage de la départementale 17 entre Puisseguin et Saint-Genès-de-Castillon, avant d’aller percuter le car qui roulait à faible vitesse en sens inverse, selon plusieurs témoins et rescapés. Endormissement, animal surgi des bosquets environnants, vitesse excessive ou faute d’inattention du conducteur du camion, aucune de ces hypothèses n’est exclue. Les enquêteurs ont toutefois établi que le chauffeur du semi-remorque, fils d’un transporteur installé dans l’Orne, «n’était pas en communication au téléphone au moment de la collision», a-t-on précisé de même source. Son fils, âgé de trois ans, voyageait avec lui et tous deux ont péri dans l’accident.
Entièrement détruits par l’incendie, les chronotachygraphes, outils précieux pour les enquêteurs car permettant notamment de mesurer la vitesse des véhicules, n’ont pu être exploités. Et même si la courbe où s’est produit l’accident est réputée «dangereuse», selon des témoins familiers de ce parcours, «ni la signalétique, ni l’état de la chaussée ne sont en cause», a-t-on également indiqué de source proche du dossier.
Source et diaporama de 16 photos : L’essentiel/AFP
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