Dans la nuit de mardi à mercredi, une Citroën Z X était dérobée à Gouzeaucourt. Elle était retrouvée incendiée, ce mercredi matin, sur un axe reliant Gouzeaucourt à Metz-en-Couture, dans le Pas-de-Calais. Ce même jour, la commune de Saint-Souplet découvrait, dans un champ, une Seat calcinée. Voilà qui prolongeait une série apparue depuis quelques semaines dans le Cambrésis : les vols et incendies de véhicules. Ainsi, dimanche, c’est une R 19 brûlée et volée à un habitant du Pas-de-Calais, que les gendarmes décelaient à Anneux. Quand le week-end précédent, Bantigny était réveillé par l’embrasement de deux voitures appartenant à un couple de Lourches. « Nous avons une recrudescence de ce type de forfaits, notamment sur le secteur Ouest de l’arrondissement », reconnaît le commandant de la gendarmerie de Cambrai, Jean-Philippe Teneur. « C’est une problématique que nous partageons avec Arras. » Le commandant indique d’ailleurs qu’un groupe de travail se consacrerait à cette problématique. Car les investigations portant sur ces vols et incendies de véhicules s’annoncent complexes : hormis des témoins éventuels et sauf à retrouver un objet ou document typique, et intact, près d’une voiture calcinée, rien ne peut guider les enquêteurs sur la trace des auteurs – les flammes détruisant les traces ADN. « Nous effectuons des prélèvements, mais ils déterminent surtout s’il y a eu un accélérateur d’incendie », poursuit l’officier.
Il y aurait bien les GPS intégrés pour permettre aux limiers d’établir les itinéraires des véhicules, entre le lieu du vol et celui de la découverte mais « la plupart du temps, les voitures dérobées sont d’anciens modèles. » Des voitures plutôt standards, sans alarmes, et donc plus faciles à subtiliser.
Des constatations effectuées, les gendarmes ont tiré ces analyses : globalement, les voitures déclarées volées l’ont été au cours d’une nuit et étaient stationnées sur la voie publique. « On les retrouve incendiées un peu plus tard ». Au plus tôt, dès le lendemain, à plusieurs kilomètres de là, mais globalement, dans l’arrondissement ou le département voisin.
Mais les militaires se heurtent à cette gageure : comment savoir ce à quoi a servi le véhicule avant d’être incendié ? Pourquoi l’avoir subtilisé ? Il est clair que « nous ne sommes pas dans l’escroquerie à l’assurance », tranche le commandant. S’agit-il d’un procédé pour alimenter un trafic de pièces détachées ? Les voitures volées servent-elles à effectuer des repérages en vue de prochains cambriolages ? Elles ne semblent pas en tout cas être utilisées pour perpétrer des vols, puisqu’il n’y a pas de cambriolages « signalés dans les mêmes temps que les voitures auraient été dérobées ». Parfois, les voitures incendiées n’ont pas encore été déclarées volées. Ce qui complexifie d’autant plus les investigations, car on ignore d’où elles proviennent.
En attendant, pour lutter contre ce phénomène, outre le groupe d’enquêteurs, la gendarmerie a réorganisé ses patrouilles. De même, « nous conseillons aux particuliers de stationner leurs véhicules dans des endroits éclairés, près des habitations, note le commandant de la compagnie. Et d’utiliser le système de canne au volant, pour ralentir le voleur… »
Source : La Voix du Nord
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