1. Pourquoi Eiko est-il intervenu ?
Trois cents ballots de paille et un hangar agricole de 400 mètres carrés sont partis en fumée dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 mars . L’exploitant, M. Duhamel, était absent au moment du départ du feu et a été prévenu par des voisins. Incident électrique ? Acte criminel ? On ignore aujourd’hui l’origine du sinistre. « Pour écarter la piste criminelle, nous avons fait intervenir ce chien qui est capable de sentir si des produits accélérant, c’est-à-dire des hydrocarbures, ont été répandus », explique la capitaine Marie-Laure Pezant, commandant de la compagnie de gendarmerie de Saint-Omer.
2. Eiko a-t-il trouvé quelque chose ?
Oui, mais… Le chien de la gendarmerie s’est allongé à deux reprises au même endroit, à quelques mètres du mur du hangar détruit qui donne côté route. Un gendarme de la brigade de Fauquembergues a prélevé de la terre à cet endroit. L’échantillon sera expédié à l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) en région parisienne, pour analyses. Les résultats risquent de mettre plusieurs semaines à arriver.
« Cela ne veut pas forcément dire que des hydrocarbures ont été versés volontairement ici , prend le soin de souligner le maître-chien, le gendarme Hubert Douay. Quand on allume un feu, on verse généralement des hydrocarbures sur ce que l’on veut détruire, pas à plusieurs mètres . »
Les gendarmes présents le soir de l’incendie se souviennent que des véhicules des sapeurs-pompiers et d’ERDF ont stationné à cet endroit lors de leur intervention. Cela pourrait expliquer la présence d’hydrocarbures. Par ailleurs, la piste accidentelle due à un dysfonctionnement électrique apparaît comme sérieuse.
3. Comment Eiko est-il récompensé ?
« Uniquement par le jeu, pas par de la nourriture », explique Hubert Douay qui sort de sa poche un boudin en plastique pour amuser le chien. Pour limiter les risques de blessures lors de telles opérations sur des sites sinistrés, les pattes du chien sont protégées par des petits chaussons. Le maître-chien, également, porte des rangers spéciales : non pas celles attribuées aux gendarmes, mais celles destinées aux sapeurs-pompiers, notamment pour leur semelle anti-perforation.
Fiche d’identité
Nom : Eiko
Race : Malinois
Âge : 7 ans
Domicile : brigade cynophile de la gendarmerie régionale, à Lesquin (59).
Particularité : entraîné pour détecter les traces d’hydrocarbures (essence, gazole, alcool à brûler, etc.). Chaque année, il intervient pour une trentaine d’opérations dans toute la région, voire un peu plus loin car il n’y a que vingt-cinq chiens comme lui en France.
Maître : Hubert Douay. Le gendarme s’occupe aussi de Drop, un autre malinois dressé pour détecter les stupéfiants et les billets. Ces chiens n’obéissent qu’à lui. Il est le seul à pouvoir les emmener en opération. Quand il est en repos, ses collègues ne peuvent que nourrir les chiens.
Source : La Voix du Nord
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