Un an de prison ferme pour avoir foncé sur un gendarme près de Tarascon
L’homme avait forcé le barrage de gendarmerie./ Photo DDM, J-L.P. illustration
Il a foncé sur les gendarmes, et par la même occasion, ravivé le spectre d’une triste soirée de novembre 2016, ou un gendarme avait perdu la vie à Tarascon, renversé par un chauffard.
Un homme de 29 ans a écopé, mardi au tribunal correctionnel de Foix, de 18 mois de prison dont six mois avec sursis, pour des faits de violences, de conduite sans permis et de refus d’obtempérer commis le 9 mars dernier. Tout commence à Tarascon-sur-Ariège. Le chauffard, originaire de Cadarcet, conduit sans permis et à vive allure dans les rues de la ville, à la recherche de son ex-compagne. L’homme s’en prend même à un piéton, avant de repartir avec son véhicule. Le passant importuné prévient alors les gendarmes de la brigade de Tarascon, qui se mettent à la recherche du conducteur fou.
C’est à Ornolac, à quelques encablures de Tarascon, que les gendarmes le repèrent. Ces derniers tentent de l’arrêter, en lui barrant la route avec leur voiture. Le suspect fait d’abord mine de ralentir et, au moment où le gendarme passager sort de la voiture, herse à la main, le chauffard accélère brutalement en direction de l’officier et force le barrage. Le gendarme échappe de peu au véhicule, qui heurte au passage la portière de la voiture de gendarmerie.
Les courses-poursuites : un jeu pour le prévenu
Lors de son audience, le prévenu ne semblait pas vraiment impressionné, pas plus désolé. « Les courses-poursuites, j’en fais depuis que j’ai 12 ans, c’est un jeu pour moi » déclarait-il déjà lors de sa première audition devant les gendarmes. Le chauffard avait été interpellé six jours après les faits, à la sortie du tribunal de Tarbes, où il comparaissait pour vols le 15 mars. À la suite de son arrestation, l’homme avait été admis en hôpital psychiatrique. Une expertise pratiquée sur lui la veille de sa comparution à Foix fait apparaître « des troubles de la personnalité et une altération seulement partielle du discernement ».
Un rapport « tardif » et « bâclé » selon l’avocat de la défense, Me Frédéric Baby, qui a tenté de faire valoir l’irresponsabilité de son client face à ses actes : « C’était le pire endroit de France pour commettre ces actes. Nous ne pouvons imaginer le traumatisme des collègues du gendarme disparu il y a deux ans, mais nous avons aussi des gens qui peuvent surinvestir ce qui s’est passé à cause de cet événement » a-t-il plaidé.
Le tribunal a dépassé les réquisitions
Après des délibérations un peu plus longues qu’à l’accoutumée, le tribunal a dépassé les réquisitions du procureur, qui avait demandé 14 mois de prison dont deux avec sursis.
Le chauffard hérite donc de 18 mois de prison dont six avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de deux ans, avec obligation de soins, de travailler, d’indemniser les deux gendarmes à hauteur de 2000€ et 500 €, et d’une interdiction de conduire.
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