Un « ami d’Édouard Philippe » rapidement relâché après avoir agressé un policier, près de Rouen
Un Havrais se prétendant proche d’Édouard Philippe a été placé en garde à vue et rapidement relâché après avoir frappé un CRS de Darnétal, dimanche 23 juin 2019. Précisions.
Un ami du Premier ministre Édouard Philippe, a été placé en garde à vue à l’hôtel de police de Rouen dimanche 23 juin 2019, après avoir frappé un policier. Le suspect a rapidement été relâché, lundi. (Archives ©RT/76actu)
C’est un fait divers qui aurait pu être sans intérêt, mais qui a très vite été classé sensible par la machine judiciaire. Un homme se vantant d’être un conseiller du Premier ministre Édouard Philippe, a été interpellé dimanche 23 juin 2019. Il venait de frapper un policier de Darnétal, près de Rouen (Seine-Maritime). Le suspect a rapidement été relâché, dans la nuit, selon les révélations de nos confrères de Médiapart.
Il frappe un policier de la CRS de Darnétal
Khalid B. a rendu visite à ses parents dans la résidence privée Gustave-Flaubert, rue Louise-Michel à Darnétal, dimanche, vers 19h30. C’est alors qu’il a croisé la route d’un policier appartenant à la Compagnie républicaine de sécurité 31 (CRS), basée sur cette même commune.
Selon nos informations, la résidence avait été dernièrement victime de vols et de dégradations. Le policier a alors demandé à Khalid B., qu’il ne connaît pas, les raisons de sa présence. Le ton est vite monté et les coups sont partis. Selon une source, le mis en cause reconnaît avoir « agressé et frappé le policier » qui n’était pas en tenue ce soir-là, mais estime avoir été victime d’un « délit de faciès ».
Relâché à 5h30 du matin, « c’est étrange »
Alertée par les voisins, la brigade anti-criminalité est rapidement intervenue et a embarqué Khalid B., Havrais âgé d’une quarantaine d’années, direction l’hôtel de police, rue Brisout-de-Barneville. L’homme a été placé en garde à vue pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Interrogée par Médiapart, son avocate, Me Isabelle Pinto*, estime que son client « s’est défendu d’une provocation et d’une agression d’un policier qui était en tongs et l’empêchait de circuler librement ».
Selon nos informations, durant son audition, l’homme a avancé qu’il travaillait pour le Premier ministre en tant que conseiller « diplomatie et communication ». Il a prétendu devoir rejoindre au Havre, Édouard Philippe qui recevait Dmitri Medvedev. Très vite, à 5h30 du matin, lundi, la garde à vue a été levée et l’homme mis en liberté. Une source judiciaire explique à Médipart que généralement, les suspects sont remis en liberté « vers 20 heures quand le magistrat termine sa permanence, ou après 8h30-9 heures, quand il commence la suivante. On ne relâche jamais à 5h30 du matin, sauf à ce qu’il y ait eu une intervention… »
« C’est vrai que c’est étrange », reconnaît notre source qui certifie toutefois qu’il n’y a eu « absolument aucune intervention de la part du Premier ministre ».
Un « ami d’Édouard Philippe », mais « pas un collaborateur »
L’avocate de Khalid B., assure de son côté que son client « n’a jamais dit qu’il travaillait à Matignon. Il n’a jamais évoqué cette qualité ». Me Isabelle Pinto* ajoute que l’agresseur présumé « est une relation professionnelle et un ami d’Édouard Philippe, mais pas un collaborateur ». En effet, l’homme n’apparaît dans un aucun organigramme officiel de Matignon, selon nos informations.
Le procureur de la République a confié l’enquête au service régional de police judiciaire (SRPJ) de Rouen, dès lundi matin, afin d’éclaircir les éléments les plus sensibles du dossier. Khalid B. devait être entendu de nouveau mardi matin, par les enquêteurs.
*Contactée par notre rédaction, Me Isabelle Pinto n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire.
Source : Actu.fr
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