Trump blessé lors d’un meeting après une série de détonations : ce que l’on sait
L’ancien président républicain Donald Trump, ce samedi 13 juillet. GENE J. PUSKAR/AP/SIPA / GENE J. PUSKAR/AP/SIPA
L’ex-président américain Donald Trump, candidat républicain à l’élection américaine de novembre, a été évacué ce samedi 13 d’un meeting de campagne en Pennsylvanie, du sang visible sur son oreille, après que des détonations ont été entendues, ont constaté des journalistes de l’AFP. Quels sont les faits ? Que sait-on du tireur présumé ? Y a-t-il des victimes ? « Le Nouvel Obs » fait le point.
Que s’est-il passé ?
Selon les images du meeting, Donald Trump venait de commencer son discours par une de ses habituelles tirades sur les migrants qu’il accuse son successeur démocrate d’avoir laissé massivement entrer dans le pays, lorsque plusieurs détonations ont retenti.
Selon les images visibles dans les médias américains, le candidat républicain se touche alors rapidement le visage du côté droit, avant de se jeter au sol, rapidement entouré par les agents du Secret Service.
Des cris d’effroi fusent alors dans l’assistance. Au bout de quelques instants, Donald Trump se relève, la chevelure ébouriffée et sans sa casquette rouge, entouré par les agents. « Laissez-moi prendre mes chaussures », peut-on l’entendre leur dire.
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Le candidat républicain est ensuite escorté hors de l’estrade jusqu’à sa voiture, levant le poing en l’air à plusieurs reprises en signe de défi, sous les acclamations de ses partisans.
« On a vu beaucoup de gens se jeter à terre, l’air confus. J’ai entendu les coups de feu, ça sonnait comme quelque chose entre des pétards et un pistolet de petit calibre », a déclaré à l’AFP sur place un sympathisant, John Yeykal.
Le président américain Donald Trump est évacué de l’estrade de son meeting de Butler, en Pennsylvanie. ANNA MONEYMAKER / GETTY IMAGES VIA AFP
Que sait-on de l’état de santé de Donald Trump ?
Donald Trump « est en sécurité », a rapidement rassuré un porte-parole du Secret Service, chargé de la protection des présidents et ex-présidents, tandis que son équipe de campagne assurait qu’il était en bonne santé et « examiné dans une structure médicale » sur place.
« Il est incroyable qu’un tel acte puisse avoir lieu dans notre pays », a déclaré Donald Trump sur Truth dans les heures qui ont suivi, au risque d’attiser un peu plus les rivalités politiques. « J’ai tout de suite su que quelque chose n’allait pas car j’ai entendu un sifflement, des coups de feu, et j’ai immédiatement senti la balle déchirer la peau », a-t-il détaillé.
L’équipe de campagne de l’ex-président a également confirmé samedi soir qu’il a malgré tout l’intention de se rendre à la convention républicaine à Milwaukee (Wisconsin), à l’issue de laquelle il doit être officiellement investi par son parti pour la présidentielle. Ce meeting était le dernier avant cette convention.
Que sait-on du tireur présumé ?
Le FBI a identifié l’auteur de la tentative d’assassinat de l’ancien président américain Donald Trump comme étant Thomas Matthew Crooks, un homme de 20 ans de Pennsylvanie (nord-est), ont rapporté dimanche des médias américains.
« Le FBI a identifié Thomas Matthew Crooks, 20 ans, de Bethel Park, Pennsylvanie, comme étant l’individu impliqué dans la tentative d’assassinat de l’ex-président Donald Trump le 13 juillet à Butler, Pennsylvanie, » a indiqué le FBI dans un communiqué cité par les chaînes NBC et CBS.
Selon les médias américains, dont le quotidien Washington Post et la chaîne ABC, citant le procureur du comté de Butler, Richard Goldinger, le tireur présumé aurait été tué. Des images non vérifiées montrent son corps, gisant sur le toit incliné d’un bâtiment bas d’où il a tiré, suscitant la terreur et la panique chez les spectateurs.
Les tirs ont-ils fait des victimes ?
Outre le tireur présumé, a été tué et deux autres ont été grièvement blessés, selon le Secret Service. Le participant au meeting est « mort instantanément » après avoir été « atteint à la tête », selon un témoin interrogé par la chaîne NBC News.
« On a entendu plusieurs coups de feu, l’homme à côté de moi a été atteint à la tête, il est mort instantanément et est tombé au pied du gradin », a déclaré Joseph, dont le nom de famille n’a pas été précisé. « Une femme a été touchée à l’avant-bras et à la main. A partir de ce moment-là, c’est devenu assez chaotique », a-t-il raconté.
Quelles sont les premières réactions ?
Le président Biden a été informé de la situation, a annoncé la Maison Blanche. Le président démocrate s’est dit « soulagé » d’apprendre que Trump est « sain et sauf et va bien ». « Il n’y a pas de place pour ce genre de violence en Amérique. »
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Chacun doit condamner cela », a encore réagi Joe Biden dans une allocution peu après la diffusion des propos rapportés par la présidence. « C’est tellement triste et tragique », a commenté la candidate écologiste Jill Stein, auprès de l’AFP. « Ce qui est arrivé […] est un symptôme d’un système politique perturbé au sein d’une société très perturbé », a-t-elle ajouté.
Des propos similaires à ceux de l’ancien président démocrate Barack Obama, pour qui il n’y a « pas de place pour la violence politique dans notre démocratie ». Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, s’est quant à lui déclaré « horrifié ».
Elon Musk a également réagi sur X en apportant son soutien à Donald Trump et en lui souhaitant un « prompt rétablissement » et demandant la « démission » des « chefs des Services Secrets » dont il a dénoncé « l’incompétence ».
Quelles pourraient être les conséquences sur la campagne présidentielle ?
Les conséquences de cet événement sur la campagne sont encore incalculables. Ces derniers jours, l’attention se focalisait sur les doutes quant à l’état physique et mental de Joe Biden, 81 ans, et sa capacité à affronter Donald Trump, 78 ans, depuis leur débat du 27 juin, marqué par la performance calamiteuse du candidat démocrate. Quelque 20 parlementaires l’appellent désormais à se retirer.
La vice-présidente Kamala Harris, envisagée comme une possible alternative, l’a de nouveau assuré samedi de sa loyauté et de sa confiance, lors d’un événement de campagne à Philadelphie, peu avant le meeting de Donald Trump dans ce même Etat clé de Pennsylvanie.
« Il s’agit de l’élection la plus existentielle, la plus lourde de conséquences et la plus importante de notre vie et nous avons toujours su qu’elle serait difficile », a-t-elle dit. « Mais si nous savons une chose de notre président, Joe Biden, c’est que c’est un battant », a relevé Kamala Harris. « Donc nous allons continuer à nous battre, à nous mobiliser et en novembre nous allons gagner. Nous allons gagner. »
Tous les sondages depuis le débat indiquent que sa prestation désastreuse, si elle fait flamber les inquiétudes des Américains sur sa capacité à gouverner encore longtemps, ne déplace pas beaucoup les lignes électorales. Mais beaucoup semblent donner un avantage relatif au républicain pour novembre. La tendance la plus inquiétante pour le démocrate reste son retard persistant dans certains Etats décisifs.
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