Trois sapeurs-pompiers agressés en intervention à Aurillac
illustration sapeurs-pompiers, grande échelle, véhicule © Manon CASSAN
«C’était une bagarre de rue, souffle l’un des pompiers impliqués. La cuisine est détruite… » Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 1 h 30, il est appelé avec deux autres collègues pour une tentative de suicide, dans un appartement de La Montade, à Aurillac.
On ne porte plus assistance, on essaie de se défendre.
Une fois sur les lieux, ils trouvent un jeune homme, une vingtaine d’années, très agité et maîtrisé par des voisins et des proches. « Ils étaient soulagés quand ils nous ont vus arriver, continue le secouriste. Ils l’ont lâché, et il nous a sauté dessus. On a voulu le maîtriser sans lui faire mal, mais on s’est fait arroser… »
Rapidement, la police est prévenue. L’homme finalement maîtrisé, est menotté : il a été hospitalisé d’office en psychiatrie. Le procureur de la République d’Aurillac, Olivier Clémençon, a confirmé l’ouverture d’une enquête. Une expertise psychiatrique va être réalisée, les différents témoins seront entendus.
Les trois pompiers concernés, deux volontaires dont une femme et un professionel, s’en tirent, de leur côté, avec de beaux hématomes, et quelques plaies. Ils ont tous été arrêtés une journée. « À ce moment-là, on n’est plus pompiers, témoigne le secouriste. On ne porte plus assistance, on essaie de se défendre et on n’est pas formé à cela. »
« Inhabituel » dans le Cantal
Quatre plaintes ont, ou vont être, déposées dans les jours à venir : les trois soldats du feu concernés, ainsi que le Service départemental d’incendie et de secours du Cantal (SDIS15). « On se doit de dire : “Non, vous ne pouvez pas nous toucher”, assène le colonel Bruno Ulliac, directeur du Sdis. On nous appelle pour faire notre travail : on ne peut pas nous agresser alors que l’on vient porter secours. »
La situation est inhabituelle dans le Cantal, alors que d’autres Sdis manifestent, partout en France : « Cette violence, à ce point-là, ça n’arrive pas souvent. On arrive toujours à les calmer… », explique le secouriste agressé, qui porte les bottes depuis plus de vingt ans.
Pour le colonel, « dans le Cantal, ce n’est pas habituel. Cela arrive plus souvent dans les grandes villes. Il y a 15 ans, le pompier était respecté, mais aujourd’hui, cela s’est banalisé… » Désormais, c’est une consigne nationale, chaque agression envers un sapeurs-pompier du département en intervention sera suivie d’un dépôt de plainte.
Pierre Chambaud
Source : La Montagne
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