Tentative de meurtre à Soissons: ce que l’on sait de l’arrestation du suspect numéro 1 à Reims
Venus interpeller le receleur de fusils volés lors d’un cambriolage à Fismes, les gendarmes ont découvert en même temps, dans un appartement de Reims, l’homme suspecté d’avoir tiré sur un éducateur de Soissons en juin dernier.
L’homme était recherché depuis un coup de feu tiré le 3 juin sur un éducateur, dans le quartier de Chevreux à Soissons. Archives
Le 3 juin 2019, un éducateur de la ville de Soissons est blessé par balle au mollet, dans le quartier de Chevreux. Il aurait été visé pour avoir défendu un adolescent de 15 ans, pris à partie par trois frères.
La fratrie est suspectée. Recherché dans le cadre d’une enquête ouverte pour « tentative de meurtre », un premier frère est arrêté à la mi-juin.
Mercredi soir, lors d’une enquête sur un vol de fusils à Fismes, la gendarmerie arrête le receleur dans un appartement de Reims. Ils y découvrent le deuxième des trois frères, suspecté d’être celui qui a tiré.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt, il a été remis aux autorités compétentes tandis que le receleur et le cambrioleur ont été condamnés hier à quatorze et douze mois de prison ferme.
Fin de cavale pour Mohssin Karmoud ! Recherché dans le cadre de l’enquête sur la « tentative de meurtre » de Mohammed Aissaoui, cet éducateur de la ville de Soissons blessé par balle le 3juin au quartier de Chevreux, l’homme suspecté d’être le tireur a été retrouvé mercredi à Reims, lors d’une opération de gendarmerie motivée par une tout autre affaire : un cambriolage dans la nuit de dimanche à lundi à Fismes, au domicile du patron du Bar des Sports, au-dessus du café.
En l’absence du commerçant, le fils de son ex-concubine, Florian Pierrot, Fismois de 26 ans avec qui il est en froid, avait volé du numéraire et plusieurs fusils de chasse, non sans prendre le temps de jouer avec le chien de la maison…
Deux fusils contre 500 euros de drogue
Très vite, les soupçons se sont portés sur cet employé municipal des espaces verts, polytoxicomane. Les gendarmes de la compagnie de Reims – brigade de Fismes, brigade de recherches et groupe de lutte contre les cambriolages – ont alors identifié l’un de ses fournisseurs qui lui a racheté certaines des armes contre 500 euros de produits stupéfiants : Quentin Trigallez, né à Laon il y a vingt ans, hébergé par-ci par-là et que les enquêteurs ont localisé dans un appartement de la rue Paul-Voisin à Reims, au quartier Europe.
Mercredi soir, non seulement ils lui ont mis la main dessus, mais ils ont également découvert une seconde personne hébergée par le locataire : Mohssin Karmoud.
Cette belle prise a permis d’exécuter le mandat d’arrêt qui le visait dans le cadre de l’information ouverte pour « tentative de meurtre » par le pôle criminel de Laon. Lui et deux frères sont suspectés. Le scénario retenu est qu’ils ont voulu se venger de l’éducateur au motif qu’il avait défendu un jeune de 15 ans importuné par la fratrie. Le lendemain, une balle lui perforait un mollet.
Remis aux autorités compétentes, Mohssin, 30 ans, est le deuxième des trois frères à être repris (le premier a été interpellé à la mi-juin). Il ne reste donc plus qu’un frère en fuite. À Laon, l’instruction va se poursuivre tandis qu’à Reims, jugés vendredi en comparution immédiate, Florian Pierrot a pris deux ans de prison dont un an ferme pour le cambriolage, Quentin Trigallez un an plus quatre mois de sursis révoqués pour le recel des fusils. Ils ont été écroués.
Climat de peur
Le premier affirme avoir commis le cambriolage de sa propre initiative, et non à la demande du second pour se procurer des armes, hypothèse envisagée par les enquêteurs en raison de sa proximité avec le frère Karmoud. Deux des fusils ont été retrouvés rue Paul-Voisin, dans un box de garage. Selon son avocate, Quentin Trigallez en avait besoin pour se défendre depuis qu’il a été « tabassé » par « un groupe d’hommes armés » à Soissons, au mois de juin.
La crainte inspirée par la fratrie apparaît dans le dossier du coup de feu. Quentin Trigallez aurait-il peur lui aussi ? Son audition a tourné court hier devant le tribunal correctionnel. Sommé de s’expliquer sur les circonstances dans lesquelles il a récupéré les deux fusils, il n’a prononcé que quatre mots, d’une voix blême : « Je garde le silence. »
Source : L’Union
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