Témoignage d’un gendarme ayant refusé la vaccination Covid
Je vous donne la chronologie de mon histoire, et puis j’en parle parce que c’est éprouvant.
En juin, je passe ma VMP normalement, je suis en forme et je suis apte au service général. Fin juin je m’affiche ouvertement avec des camarades pour dire non à la vaccination. Le rouleau compresseur se met en marche, mes camarades capitulent, nous nous retrouvons à trois, deux gradés et moi-même.
Nous avons droit à un premier entretien, suivi d’un ordre auquel je n’ai pas demandé de l’écrire pour aller à l’antenne médicale où le médecin me déclare apte avec restriction (refus de la vaccination). Automatiquement le commandement applique les directives et je ne peux plus travailler au contact du public. S’ensuit un second entretien pour confirmer ou non nos positions. Nous restons sur nos positions.
Des jours d’arrêt me sont notifiés et ils sont appliqués, j’ai compris que pour quelques années l’avancement : c’est mort.
Très vite arrive le rapport du général qui me traite comme je ne l’aurai jamais imaginé, aucune punition en 20 ans de service et là je trouve injuste tout ce qu’il m’est reproché. Le général souhaite mon départ, ne me laissant aucune opportunité dans un poste de mon unité. Dur !!
Il m’est notifié assez vite la mutation d’office dans l’intérêt, le RH n’est pas en mesure de proposer une liste de postes qui pourraient correspondre à ma situation. Le C1 propose de faire des choix par régions, ce que j’accepte, 04 fiches de vœux pour le grand quart sud-est de la France.
Mon Capitaine et le C1 transmettent au plus vite leurs appréciations, ils sont embarrassés, du moins je le ressens, et j’ai pu compter je dois le dire sur une certaine bienveillance de leur part….. (ils constatent bien que nous ne sommes pas dans du conventionnel).
Le général transmet ses appréciations très vite, j’ai refusé la vaccination, je dois partir, il y a un contraste entre les appréciations du Capitaine, du C1 et du général.
L’ordre de mutation tombe vite, future destination vers la région souhaitée, mon premier choix n’a pas été retenu (cela étant, quand on sait qu’un chef d’escadron a été muté à la DG pour refus vaccinal, c’était certain que celle-ci n’allait pas me retenir).
En gros j’ai 06 semaines pour plier mes bagages avec femme et enfant, je dois être muté en début d’année, j’apprécie le côté social du général en ces fêtes de fin d’année……
Je demande un report pour la mutation histoire d’avoir un peu plus de temps, au moins pour l’administratif…..Réponse très rapide, c’est négatif.
Le C1 semble un peu décontenancé, ma demande de report lui semblait légitime…. Je ne sais ce qu’il pense, il est dommage que dans ces situations on ne peut déballer sincèrement ce que nous avons au fond de nous.
Au premier entretien il jugeait les informations que je détenais comme partielles, je ne sais pas si c’est le temps passant ou le fait que je sois resté sur mes positions qu’il me semblait plus humain.
Suite à mes inquiétudes sur mon avenir, du moins sur les preuves que j’aurai à faire en repartant de zéro il a tenu à me rassurer, il a même appelé son homologue dont j’allais dépendre pour souligner à mon futur gestionnaire que je n’étais pas une « pomme pourrie ».
Cela m’a touché,… de l’effet d’une bouée pour ne pas sombrer complètement.
Mon Capitaine paraît également embarrassé, il m’appuie dans mes démarches et je demande peu.
Me voilà dans mes préparatifs, une course contre la montre avec les fêtes de fin d’année et en destination d’une future unité pas très heureuse de mon arrivée….La morosité va se poursuivre…..
J’ai voulu demander un véhicule de service pour faire ma liaison administrative, mais étant inapte service externe avec cette « non vaccination » cela m’est refusé. Tout ceci étant ridicule, je regrette que personne ne bronche au final devant tant d’absurdités….
C’est parfois dur, mais je dois avancer et résister sur ce type de société que l’on nous impose, quitte à tout perdre….
Je n’oublierai pas le traitement auquel j’ai eu droit de la part du général, cela a été amorti par le fait que je n’ai subi aucune pression, et comme j’ai pu le dire à certains j’étais prêt à faire voler en éclat ma famille car je ne veux pas voir pas mon enfant grandir dans ce modèle de société imposée.
Alors de vous à moi, rassurez-moi et dites moi qu’il y a bien des généraux et officiers d’active qui résistent…..ou sommes nous résignés à être abandonné à notre sort et à nous pousser silencieusement vers la sortie si ce n’est pas à nous pousser au bout…..
Je n’en veux pas à mes camarades, je sais qu’ils vivent dans la peur, quand aux égoïstes qui se sont mis une laisse de chien pour soit disant retrouver la liberté de boire une bière en terrasse, je m’en souviendrai…..
Je ne ferai pas de recours, jugeant cela inutile, j’ai effectivement désobéi à un ordre me semblant dangereux. J’ai fourni des données sur cette mascarade de pandémie, des données officielles, même cela n’est pas pris en compte.
L’ennemi premier, serait le général du service de santé des armées, c’est lui qui aurait officialisé le vaccin anticovid dans le calendrier vaccinal des militaires, et ce bien avant le résultat du conseil constitutionnel sur la vaccination des soignants et pompiers….. Drôle de timing
Je ne suis pas antivax, plutôt “vaccino-sceptique”. J’ai parfois refusé des vaccins, le médecin la plupart du temps vous fait signer une décharge et la vie continue….Sauf un médecin hystérique pour le H1N1.
Pour la petite histoire, lors de ma VMP du mois de juin, je refuse la vaccination DTP, j’argumente, cela se passe bien, je signe la décharge et je repars avec toutes mes aptitudes…..
Un mois plus tard je refuse le vaccin anticovid et le monde s’arrête pour moi….
Note de la rédaction de Profession-Gendarme :
Nous certifions de la réalité de ce témoignage pour être en contact avec ce gendarme. D’autres camarades sont dans la même situation que lui.
Nous avons pu prendre connaissance du rapport du général ayant ordonné cette mutation et avons relevé quelques incohérences dont partageons ici avec vous certaines d’entre elles :
- une chose qui me dérange, dans le rapport il est écrit : « que l’intéressé fasse l’objet d’une mutation d’office « pour des motifs tenants à sa personne » sans autre précision. Les motifs sont vagues et non mentionnés… (refus d’obéissance ? mauvaise manière de servir ? etc….) L’intéressé a une tête qui ne plait pas ???
- « le maintien du gendarme X…. au sein de son unité actuelle obligerait de surcroit le commandement à pérenniser une situation temporaire sans rapport avec l’intérêt du service et néanmoins discriminatoire par rapport aux militaires qui ont consenti à l’obligation vaccinale ». Une situation temporaire sans rapport avec l’intérêt du service… Il y a ici un aveu, le commandement prend sa décision en fonction de son propre confort sans tenir compte de la vie de son subordonné ni de sa famille… Le mot « Discriminatoire » est aussi utilisé… Qui fait ici de la discrimination ?
Le général ignore donc les dispositions de l’article 225-1 du Code pénal ?
L’article 225-1 du Code pénal français interdit toute discrimination entre les personnes physiques, en raison notamment de leur état de santé ou de leurs opinions. (voir ici : https://www.profession-gendarme.com/rappel-a-la-loi-deuxieme-version/ et ici https://www.profession-gendarme.com/rappel-a-la-loi/ )
Il est aussi très étonnant que le service de santé des Armées publie sa directive n° 509295 le 26 juillet 2021 bien avant la Décision du Conseil Constitutionnel n° 2021-824 DC du 5 août 2021.
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