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Le dimanche 12 avril, en plein confinement, deux jeunes policiers du commissariat de Saint-Brieuc ont sauvé une femme qui s’apprêtait à se jeter du viaduc du Gouët. Ils n’ont pas hésité à aller la chercher sur les filets de sécurité, à 70 mètres au-dessus du vide.
Le viaduc du Gouët enjambe le port du Légué entre Saint-Brieuc et Plérin © Radio France – Johan Moison
Il est 16h20, le dimanche 12 avril, lorsque le commissariat de Saint-Brieuc reçoit l’alerte. Des témoins signalent une personne suicidaire sur le viaduc du Gouët. Une équipe de quatre policiers est immédiatement dépêchée sur les lieux, un brigadier-chef, un gardien de la paix et deux jeunes adjoints de sécurité. A leur arrivée, ils découvrent une voiture garée au milieu de la quatre-voies , dans le sens Saint-Brieuc-Brest, sur le viaduc. « On voit une dame sortir du véhicule, enjamber le parapet et tomber sur les filets » , raconte Peter, 27 ans, adjoint de sécurité. Pas le temps de négocier, il faut faire vite, très, très vite.
Des filets de sécurité sont installés de chaque côté du viaduc © Radio France – Johan Moison
Près de 10 minutes au-dessus du vide
« Avec Peter, on se précipite vers elle pour la rattraper » , raconte Lucie, 22 ans, adjointe de sécurité, elle-aussi, au commissariat de Saint-Brieuc. La jeune policière est sur la partie métallique qui entoure le filet, « pour ne pas rajouter du poids » . Son collègue est sur le filet, avec la dame. Les deux autres policiers sur le pont tentent de les maintenir. L’action se déroule à 70 mètres de hauteur . Sous leurs pieds : le vide.
Peur du vide
« La dame ne nous a pas vus arriver. J’ai attrapé sa jambe et j’ai senti le filet s’enfoncer. Sincèrement, je me suis vu partir » , avoue Peter. « On a lutté entre 5 et 10 minutes pour la ramener de l’autre côté, le temps m’a paru très long » , poursuit le jeune policier. « On nous dit que les filets sont faits pour supporter une personne de 😯 kg mais, sincèrement, il y avait plus de 150 kg sur le filet à ce moment-là » , précise Peter. « On a agi instinctivement mais honnêtement, avec du recul, on s’est fait peur » . « C’est un peu bizarre car à la base, j’ai peur du vide » , reconnait Lucie. « Je n’ai pas réfléchi, j’ai mis le cœur de côté. C’est après l’intervention qu’on se pose un peu de questions, pas sur le coup ».
Grâce à leur acte de bravoure, les deux policiers ont sauvé une femme âgée de 57 ans.
Source : France Bleu
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