Suicides en Gendarmerie ou Comment devient-on, comment « fabrique-t-on » un Gendarme ?

suicides solidarité

Dans les temps anciens il était nécessaire de peu de diplômes. Les premiers Gendarmes ne savaient même pas lire ni écrire, d’où l’origine du terme « Procès-verbal ». En effet le Gendarme au retour de sa patrouille rendait compte verbalement de sa mission à son officier qui lui rédigeait le procès. Le terme « procès-verbal » est venu du fait que le gendarme verbalisait en déclarant simplement au délinquant « je te dresse procès ».

Les Années et les décennies ont passées et si aujourd’hui le candidat Gendarme se doit de posséder des diplômes minimums et une instruction générale suffisante, il y a une chose qui est restée inchangée depuis des siècles. C’est sa force de caractère.

Le candidat Gendarme est choisi en fonction de sa moralité, de son caractère et de ses capacités morale à encaisser et a rester maître de lui-même quelle que soient les circonstances et les évènements auxquels il sera confronté.

En clair, un esprit fort dans un corps sain et une volonté à toute épreuve.

Pourquoi ce long préambule ?

Tout simplement pour montrer qu’aujourd’hui il y a trop de suicides au sein de la Gendarmerie.

Sont-ils moins bons que nos lointains anciens ? Non !

Sont-ils moins intelligents ou moins instruits que nos anciens ? NON !

Lors des sélections de nos jeunes, sont-ils moins forts moralement ? Sont-ils moins capables d’assumer toutes les situations auxquelles ils sont confrontés ? Encore une fois NON !!!

Alors où est la faille, où est le problème ? Quelle est la cause ou les causes majoritaires de ces suicides qui d’années en années deviennent innombrables ?

Allons nous enfin ouvrir les yeux à tous les niveaux ? Quel que soit le grade ?

Ces causes ne seraient-elles pas l’individualisme de chacun ? L’égoïsme ? La solidarité perdue ? Et par-dessus tout le harcèlement de certains « petits chefs » se prenant pour des « saigneurs » ?

« Ce que subit mon voisin ne me concerne pas ! Moi je ne subis pas, je ne dis rien, je ne veux pas me faire remarquer. Je ne m’exprime pas !  Si je le soutiens je m’expose. A chacun sa merde ! »

Et c’est ainsi que nous fabriquons des « saigneurs ».  Si j’utilise cette orthographe du mot « Seigneur » c’est que ce mot a une connotation honorable que ne méritent même pas ces « Saigneurs ».

Mais ne vous réjouissez pas trop à me lire mes chers camarades, car posez vous individuellement la question de savoir si vous aussi vous n’êtes pas un petit peu « responsable » de cette situation ?

Personnellement, au devant de cette hécatombe de certains de nos frères d’Armes qui mettent ainsi fin à leurs jours, je considère que nous sommes tous responsables d’une manière ou d’une autre. Soit par indifférence, par égoïsme, par peur du supérieur, par intérêt car « pas de bruit pas de vague »  ou « pour vivre heureux, vivons cachés ».

Ici sur ce site, on vous annonce la disparition d’un camarade, vous êtes plusieurs milliers à lire, à vous informer, mais combien ont le courage d’écrire un petit mot de regret ? Ne serait-ce que pour les familles qui nous lisent ? 

Ne croyez vous pas que votre indifférence « affichée par votre silence » fait mal à ces familles ?

N’êtes vous pas responsables du mal qui vous ronge ?  De ce blanc seing, que par votre silence, vous donnez à un supérieur qui ne mérite pas ses galons ?  Allez vous longtemps encore continuer à vous taire ? Ou relever la tête et exiger le respect qui vous est dû ?

Ce soir je suis désolé, ceci est mon coup de gueule tel que je veux l’exprimer et peu importe si vous m’approuvez ou pas.

24 Janvier 2014 et déjà DEUX suicides.

Décembre 2013 nous en avons dénombré SIX !  Si nous voulons que cela cesse, chacun doit se sentir concerné.

   

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