Suicides de policiers. Un syndicat tire la sonnette d’alarme après deux nouveaux décès ce week-end
Vingt-cinq policiers ont mis fin à leurs jours depuis le début de l’année, soit un tous les quatre jours, s’alarme dimanche le syndicat Alternative Police-CFDT, | PHOTO D’ILLUSTRATION :PHILIPPE RENAULT / OUEST-FRANCE
Vingt-cinq policiers ont mis fin à leurs jours depuis le début de l’année, soit un tous les quatre jours, s’alarme ce dimanche 7 avril Alternative Police-CFDT. Le syndicat appelle à « des actes concrets » pour endiguer ce « fléau ».
« Nous venons d’apprendre le 25e suicide d’un policier à Alès, par pendaison. Il avait disparu depuis le 1er avril. Son corps vient d’être retrouvé », a déclaré ce dimanche Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative Police-CFDT. Cette organisation représentative précise, dans un communiqué diffusé dimanche, avoir appris « avec effroi, tristesse mais également avec une très grande colère que deux policiers se sont encore donné la mort » : une policière à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) et un policier à Alès (Gard).
« Suspicions » de suicides
Selon Le Parisien, la fonctionnaire de la brigade de nuit de Conflans-Sainte-Honorine, âgée de 37 ans, se serait donné la mort avec son arme de service à Guainville (Eure-et-Loir), dans la nuit de samedi à dimanche.
Le corps d’un policier du commissariat d’Alès, âgé de 49 ans et disparu depuis une semaine, a quant à lui été retrouvé dimanche matin, lors d’une battue dans un bois dans le Gard, selon France Bleu Gard Lozère et La Dépêche du Midi.
Le service d’information et de communication de la police (SICoP) a confirmé à l’agence de presse Reuters que deux décès de fonctionnaires de police avaient été enregistrés dans le week-end tout en précisant qu’il ne s’agissait pour l’instant que de « suspicions » de suicides devant encore être confirmées après la réalisation d’autopsies.
« Une véritable souffrance des policiers »
L’association « Mobilisation des policiers en colère » (MPC), qui se veut indépendante des syndicats, évoquait dans le dernier bilan diffusé vendredi sur son site internet un total de 23 suicides et un mort en service depuis le début de l’année dans la police nationale.
« Bien que les raisons du passage à l’acte restent multifactorielles, entre problèmes privés et situations professionnelles compliquées, il y a incontestablement une véritable souffrance des policiers confrontés quotidiennement à la misère sociale, à la pression hiérarchique et aux missions successives sans possibilité de repos régulier », estime Alternative Police-CFDT, dans son communiqué.
Un taux de suicide supérieur de 36%
Malgré le lancement en mai 2018 par Gérard Collomb, alors ministre de l’Intérieur, d’un plan de mobilisation visant à renforcer la prévention des suicides parmi les membres des forces de l’ordre, le syndicat juge que « les actes concrets restent bien timides pour endiguer le fléau des suicides ».
Alternative Police-CFDT précise avoir mis en place depuis le mois de février un groupe de travail sur les questions du suicide et des risques psychosociaux et avoir l’intention de faire des propositions sur le sujet au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner au mois de mai.
Selon un rapport sénatorial publié en juin dernier, le taux de suicide dans la police est supérieur de 36% à celui observé dans la population générale.
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