Suicides dans la police : « C’est un des débuts d’année les plus catastrophiques », alerte un syndicat
Depuis le 1er janvier, neuf suicides ont eu lieu dans la police. La plupart se sont tués avec leur arme de service
Mauvaises conditions de travail, manque de considération, management trop rude, soucis personnels… Neuf fonctionnaires se sont donné la mort depuis le début de l’année, traduisant un certain mal-être dans cette profession. Selon Grégory Joron, secrétaire général d’Unité SGP-Police-FSMI Force ouvrière, « c’est un des débuts d’année les plus catastrophiques », explique-t-il au Parisien. Ces neuf suicides, huit hommes et une femme, sont « le double de la moyenne habituelle pour un mois de janvier ».
« Le mal-être au boulot esquinte la vie privée du policier, l’envahit, brisant parfois son couple, sa famille — le taux de divorce est très important parmi les policiers — et, quand la vie du policier se brise, il ne peut se retourner vers son travail. C’est alors le vide sous les pieds, et c’est un élément déclencheur », indique-t-il. Sur les neuf policiers décédés, les deux tiers se sont suicidés avec leur arme de service, à leur domicile. « C’est un sujet », avoue le syndicat, en précisant que « les données étaient les mêmes avant ».
Des moyens « pas en lien avec la réalité »
Le syndicat de police dénonce « des moyens débloqués qui ne sont pas en lien avec la réalité ». Il estime que le plan de mobilisation sur le suicide qui s’appuie sur le service de soutien psychologique opérationnel (SSPO) et la médecine de prévention sont « totalement sous-dimensionnées ». Manque de psychologues, peu de suivi de la médecine du travail… Ces mesures ne seraient pas assez efficaces. « Chez nous il n’existe pas de culture de la prévention. On est à l’an zéro de la prévention des risques psychosociaux » confirme Grégory Joron.
« Nous avons des collègues qui n’ont pas vu un médecin depuis plus de dix ans […] La police vit en vase clos, il faut qu’elle s’ouvre vers l’extérieur pour changer d’état d’esprit », développe-t-il.
Source : Sud-Ouest
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