SOMME July, la truffe des gendarmes pour pister les personnes disparues
Le 4 décembre, un berger belge malinois, a gagné les rangs du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie d’Abbeville. La chienne intervient sur tout le département.
Une jeune fille qui ne rentre pas à la maison, à la sortie de l’école. Des parents qui alertent les gendarmes. La scène s’est déroulée en milieu de semaine, dans la région d’Albert. Lors des opérations de recherches, July, un berger belge malinois, a usé de tout son flair et a pisté, grâce à une taie d’oreiller, l’odeur de la jeune disparue, jusqu’à l’orée d’un bois. Sans la trouver mais presque. La jeune fugueuse a en effet regagné le domicile familial, le lendemain, après avoir passé la nuit dans ledit bois.
July, qui est âgée de 22 mois, n’était vraiment pas loin du but. La chienne est « une pisteuse » – la seule de la Somme – et est intégrée, depuis le 4 décembre, à l’équipe cynophile du peloton de surveillance et d’intervention (PSIG) de la gendarmerie d’Abbeville. Autrement dit : elle est spécialisée dans la recherche de personnes disparues, dans les cas d’enlèvement, de fugue, ou toute autre disparition jugée « inquiétante ». Avec son maître de chien, le gendarme Dominique Renaux, July intervient dans la Somme mais aussi en renfort, dans les départements limitrophes. « Nous pouvons être déclenchés 24/24 heures, dès lors qu’il y a une alerte gendarmerie. July a déjà cinq interventions à son actif depuis son arrivée », explique le maître-chien.
Le jouet comme récompense
Pour arriver à un tel niveau, la truffe de la gendarmerie a suivi un entraînement militaire : 14 semaines de formation au Centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie à Gramat (Lot). « Elle est née dans un élevage en Isère avant d’être achetée par un rabatteur (Ndlr : celui qui repère les chiens pour la gendarmerie), relate le gendarme Renaux. À Gramat, elle a été dressée, en fonction de ses aptitudes. Pour la défense, July a travaillé avec des costumes d’attaque et a appris à répondre aux ordres donnés. Quant à la recherche de personne, la piste, tout est basé sur le jeu. Sa mission est d’aller d’un point A à un point B, en suivant une odeur, et en discriminant toutes les autres autour. Au bout, si elle réussit, il y a la récompense : son jouet. »
L’entraînement de July se poursuit au quotidien, avec quatre heures très soutenues : « Nous travaillons sur la piste, à partir d’un objet personnel (bonnet, taie d’oreiller, clefs, etc.), en imaginant des scénarios de recherches, avec des pistes à suivre, en milieux urbain et rural. Il y a aussi le volet mordant-attaque, car July est un chien qui permet de maîtriser les individus dangereux. Enfin, l’obéissance est très importante. Je passe 10 à 15 minutes chaque matin à lui inculquer la discipline, afin d’obtenir une rigueur sur le terrain. » Lorsqu’elle enfile sa « bricole » (Ndlr : son harnais avec une longe), July « sait qu’elle va devoir travailler ».
Entre Dominique Renaux et July, la complicité dépasse le cadre des interventions. Tous les matins, ils vont courir ensemble, sur 5 km. « Elle est toujours devant. Sinon, c’est un vrai pot de colle. Elle ne veut pas passer la nuit dans son chenil, donc elle est avec moi, à la maison. Ce n’est encore qu’un bébé. Elle n’a que 22 mois ; je dois lui montrer la voie », s’amuse-t-il.
Le plus difficile pour le gendarme Renaux reste de ne pas comparer July avec Corak. : « Entre 1999 et 2007, j’ai travaillé au PSIG avec Corak. Il était spécialisé dans les stupéfiants et la défense. Il est mort en avril 2014, à l’âge de 16 ans. Cela m’a donné envie de reprendre un chien. La relation avec July est différente, car c’est une femelle et parfois, elle n’en fait quà sa tête et m’en fait voir de toutes les couleurs ! » Pour consolider cette relation, le tandem s’est déjà fixé un défi pour 2017 : courir la Transbaie, à Saint-Valery-sur-Somme. Comme le gendarme Renaux l’avait fait avec Corak.
Source : Courrier Picard
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