Smic : ce qui se cache derrière les 100 euros en plus
Emmanuel Macron a annoncé une augmentation de 100 euros sur le salaire des travailleurs au smic. (Illustration). LP/Zoé Berteloot
La hausse du salaire minimum de 100 euros par mois annoncée lundi soir par Emmanuel Macron repose notamment sur un coup de pouce à la prime d’activité.
Elle fait partie des annonces les plus importantes d’Emmanuel Macron : l’augmentation de 100 euros du salaire d’un travailleur au Smic, « et sans qu’il n’en coûte rien à leur employeur ». Mais la phrase du président de la République a suscité beaucoup d’interrogations.
Qu’a vraiment dit le président ? « Le salaire d’un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur », a déclaré Emmanuel Macron lors de son « adresse à la nation ».
Emmanuel Macron annonce que « le salaire d’un travailleur au smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 »
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Très vite, cette annonce a entraîné la confusion sur son mode de calcul.
D’abord, il ne s’agit pas d’un coup de pouce au smic comme le réclament les gilets jaunes et comme l’ont cru beaucoup d’internautes. Au 1er janvier 2019, le salaire minimum – actuellement de 1 184,93 € net et touché par 1,655 M de salariés sera revalorisé d’environ 1,8 % comme confirmé ces derniers jours par l’exécutif.
Cette augmentation correspondrait à une vingtaine d’euros. Autrement dit, l’équivalent de la stricte application de la règle de calcul automatique appliquée au smic. Par ailleurs, selon l’Elysée, s’ajouteront à cela 20 euros de baisse de charges salariales.
300 000 ménages perdants de ces ajustements
D’où sortent alors les 60 € restant ? En fait, le président ajoute à son calcul le coup de pouce de 50 % de la prime d’activité pour les 3,2 millions de travailleurs qui touchent le smic ou un peu plus, auquel il s’était engagé pendant la campagne. Mais au lieu de procéder comme prévu à une augmentation par vagues successives de 20 € par an étalée sur tout le quinquennat, décision a été prise d’accorder en une fois, au 1er janvier 2019, ce coup de pouce non négligeable de 60 € d’augmentation aux allocataires de la prime d’activité.
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Autre subterfuge de cette annonce : tous les salariés rémunérés au niveau du smic ne bénéficieront pas forcément de ce coup de pouce intégral à la prime d’activité. En effet, cette aide est calculée en fonction de la situation familiale et des revenus pour les personnes qui gagnent jusqu’à 1,2 smic, donc jusqu’à 1 379 € nets mensuels.
Mais il y a une subtilité : ce bonus décroît pour ceux qui gagnent entre un smic et 1,2 smic. Et il disparaît pour ceux en dessous d’un demi-smic. L’objectif étant de ne pas encourager les temps très partiels… Sauf que ce sont les plus pauvres, ceux qui gagnent la moitié d’un smic, soit 300 000 ménages, qui sortent perdants de ces ajustements.
Source : Le Parisien
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