Sécurité routière : «1200 radars tourelles seront déployés d’ici à la fin 2020»

Délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe détaille au Parisien le dispositif mis en place en matière de radars pour lutter contre les dégradations.

MNHX3QF4TCSBHCHJFQ2K4V2PVYEmmanuel Barbe annonce aussi que 60 véhicules, équipés de radars mobiles, vont circuler dans les régions du Centre-Val de Loire, du Pays de Loire et de la Bretagne. LP/Arnaud Journois

Les automobilistes, nombreux ce week-end sur les routes, vont devoir être prudents et vigilants. En dépit des dégradations commises depuis le début du mouvement de contestation des Gilets jaunes, l’Etat renforce son arsenal de radars. Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, décrypte le dispositif mis en place.

Depuis le mouvement des Gilets jaunes, les radars ont largement été dégradés. Sont-ils tous réparés ?

EMMANUEL BARBE. I l existe plusieurs cas de dégradations. Les radars peinturlurés, emballés, ou qui ont reçu un coup de marteau, sont réparés dans les cinq à sept jours après les signalements. Quand on peut les réparer, on le fait. Ce laps de temps peut à tort donner l’impression que ses outils de sécurité routière ne fonctionnent pas. Mais c’est faux!

Que faites-vous pour ceux qui sont vraiment cassés ?

Pour les radars irrémédiablement cassés, nous les remplaçons. Au passage, nous changeons de génération en passant alors aux radars tourelles. À ce jour, nous en avons installé 150 à 200. Notre objectif est d’en déployer 400 à 450 d’ici à la fin 2019. Et 1 200 à fin 2020. Initialement les radars tourelles devaient être déployés en 2016 sur le fonctionnement suivant : seulement un « boîtier » sur cinq devait contenir un radar, les autres faisant office de leurre. Finalement, nous les utilisons autrement, en remplacement des radars cassés.

Le ministre de l’Intérieur avait dit qu’au plus fort de la crise, 75 % des radars étaient hors service. En ce 1er novembre, jour de grand départ sur les routes, quelle part du parc de radars fonctionne ?

Je ne donne pas de réponse trop précise à cette question pour ne pas encourager les pratiques délictueuses. Tout ce que je peux dire, c’est que beaucoup de radars fonctionnent. Sans compter qu’en ce week-end de grand départ les forces de l’ordre sont mobilisées.

Des radars mobiles embarqués, gérés par des entreprises privées tel qu’ils existent en Normandie, vont-ils se multiplier ?

Oui. Ce qui existe en Normandie va être déployé dans trois nouvelles régions (NDLR : Centre-Val de Loire, Pays de Loire et Bretagne). Soixante nouveaux véhicules capables de faire des contrôles selon les règles dictées par l’état vont circuler. Les entreprises qui seront chargées de gérer ses flottes vont être désignées dans les tout prochains jours. Elles commenceront l’installation des opérations en janvier.

Les dégradations continuent. Que risquent ceux qui cassent des radars ?

On assiste à la montée en puissance des peines pour dégradations de radars. Récemment, le tribunal de Vesoul a condamné un chauffeur routier de 25 ans à 14 mois de prison, dont 7 avec sursis ! Certains casseurs utilisent des moyens délirants pour détruire les radars. Ces gens ont du sang sur les mains. Parce que les radars cassés ou dégradés, on le sait, ont favorisé les conduites dangereuses. On peut être opposé à la mesure du 80 km/h sur les routes, mais cela n’autorise pas à détruire des biens publics. Je n’ai aucune indulgence pour ces vandales.

Source : Le Parisien

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