Sécurité : à Caen, la réserve opérationnelle de la gendarmerie prise d’assaut
Ils portent la même tenue, effectuent des missions identiques : les réservistes. Ces citoyens s’engagent auprès de la gendarmerie ou de l’armée.
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Après l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016, les candidatures pour intégrer la réserve de la gendarmerie connaissent une hausse historique. Caen (Calvados) n’échappe pas à la règle. Reportage.
Le décor est vite posé : « De 250 à 300 demandes par an, nous en avons aujourd’hui une cinquantaine par semaine », indique le major Nicolas Lemmonier, chef du Centre information recrutement (CIR) de Caen (Calvados). Des demandes pour intégrer la réserve. Ouverte aux personnes âgées de 17 à 40 ans, celle-ci offre un renfort au quotidien, aux effectifs opérationnels.
Dix jours par an minimum
« Il s’agit de s’engager sur dix jours par an minimum. Les missions sont bien entendu rémunérées. Et non imposées. Certains prennent de leur temps sur les vacances, d’autres sur les week-ends », poursuit le major Lemonnier. Cet engagement, Amélia, 17 ans, espère pouvoir le concrétiser très vite. La jeune Caennaise, qui souhaite faire carrière dans la gendarmerie, vient de passer le test de personnalité qui, si elle est acceptée, lui ouvrira les portes d’une formation de quinze jours à la Toussaint, avant d’être envoyée sur le terrain aux côtés de gendarmes professionnels.
À 26 ans, Loïc, journaliste, donne depuis sa majorité, entre 20 et 60 jours par an « en fonction de mes disponibilités et des besoins ». Pour le réserviste, les missions sont variées : « Je peux être amené à intervenir dans n’importe quelle unité de la région, de la brigade territoriale à l’unité de sécurité routière, tout comme au sein d’un peloton de surveillance et d’intervention. » De fait, la réserve vient en renfort des unités, selon les circonstances : « lors de surcroîts d’activité, comme l’été, ou bien lors d’opérations particulières (Vigipirate, lutte anti-cambriolages…) et d’événements spécifiques comme un sommet international, des commémorations ou encore des manifestations culturelles ou sportives ».
« L’envie d’être utile »
Ce qui motive Loïc : « L’envie d’être utile ». Alexis, 17 ans, est lui animé par la volonté de « rendre service à la population » tout en préparant son baccalauréat. L’attentat de Nice a été un déclencheur. « Il faut bien qu’il y ait des gens pour rassurer, pour protéger », souligne-t-il. Avant même que sa candidature ne soit validée, le jeune a revêtu l’uniforme. Le feu vert donné, la tenue à sa taille sera immédiatement commandée. « Il faut penser que vous aurez un gilet pare-balles en dessous », conseille l’officier en charge des essayages. « C’est un événement. Ils sont souvent émus », témoigne Dominique Wolff, gestionnaire au bureau de la réserve.
L’armée de terre dispose aussi d’une réserve opérationnelle. À Caen, le Centre d’information et de recrutement des forces armées (CIRFA) renseigne et recrute mais les aspirants n’y sont plus formés, depuis le départ des derniers militaires du Calvados (et la fermeture du 18e Régiment de transmissions de Bretteville-sur-Odon). « Les réservistes peuvent être appelés dans le cadre de l’opération Sentinelle, sur tout le territoire », explique le lieutenant François Brion, chef du CIRFA. Un dispositif mis en place par l’État au lendemain des attentats de janvier 2015, pour faire face à la menace terroriste.
Repères
- Limite Avant l’attentat du 14 juillet, pour intégrer la réserve, il fallait être âgé de 30 ans maximum. Depuis cet été, la limite a été élevée à 40 ans.
- Équipement Les réservistes sont armés. Une formation au tir et aux conditions légales d’usage leur est dispensée. Ils ont aussi un bâton télescopique.
- CIR Le Centre information recrutement de la gendarmerie est situé 29 av. du 43e régiment d’artillerie, à Caen. Ouvert en semaine de 8h à 12h et de 13h30 à 17h30.
- CIRFA Il est basé au 11 rue Neuve Bourg l’Abbé (Quartier Lorge) à Caen. Tél. 02 31 38 46 29. Ouvert en semaine de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h30.
Source : Tendances Ouest
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