Sans permis, il avait donné le nom de son petit frère

Thouars. Lors d’un contrôle, un trentenaire avait menti aux gendarmes parce qu’il conduisait sans permis : jugé hier, il a écopé de cinq mois de prison ferme.

Donner l’identité d’une autre personne plutôt que la sienne, de son frère dans ce cas présent, pour s’éviter des ennuis judiciaires, c’est, selon le code de procédure pénale, la « prise du nom d’un tiers pouvant déterminer des poursuites pénales contre lui » : voilà, en plus d’une contravention, l’un des quatre délits pour lesquels Edilsons Gomes Furtado a été jugé en comparution immédiate, hier après-midi, devant le tribunal correctionnel de Niort.
“ Il va être content… ” Se faire passer pour son petit frère, le mis en cause, 33 ans et père de trois enfants, l’avait déjà fait par le passé, ce qui lui avait valu deux mois de prison, l’une des vingt-deux mentions figurant sur son casier judiciaire. « Il va être content », glisse le président, Gérald Faucou.
C’était le mercredi 4 septembre dernier : à Thouars, une patrouille de gendarmerie surprend le conducteur d’une Volkswagen Golf qui ne marque pas un « Stop ». Contrôle. Au volant, Edilsons Gomes Furtado ment aux forces de l’ordre, qui le laissent repartir : « J’avais pas le permis et ça faisait pas très longtemps que j’étais sorti de prison ».
Immédiatement incarcéré Depuis, le Francilien de naissance a aussi conduit sous l’emprise de résine de cannabis : non, rectifie-t-il, c’était parce que, une heure plus tôt, il était « assis à côté de quelqu’un qui fumait… Ça arrive ». Le président Faucou relève qu’il vient de décliner le principe du tabagisme passif à la drogue dite douce : d’ailleurs, « vous croyez que ça marche pour l’alcool ? ».
En plus d’une contravention de 100 € à payer, le trentenaire écope de deux mois de prison ferme pour ses délits routiers, plus trois autres pour l’usurpation d’identité : une peine qu’il a commencé à purger dès la fin de son procès.
La Golf de “ Momo ” Egalement poursuivi pour des violences avec usage ou menace d’une arme soi-disant perpétrées le dimanche 8 septembre encore à Thouars, avec un couteau en l’occurrence, Edilsons Gomes Furtado a été relaxé : une altercation avait dégénéré entre lui, toujours au volant de la Golf qu’un prénommé « Momo » lui aurait prêtée, et les deux occupants d’une seconde automobile.
Après que le prévenu a doublé ce véhicule, ce dernier se met à le suivre, peut-être parce qu’Edilsons Gomes Furtado avait gratifié l’autre conducteur et son passager d’un doigt d’honneur. Les deux véhicules s’arrêteront. La version du mis en cause ? L’un de ses contradicteurs avait un fusil de chasse, d’où son « Viens, viens, je n’ai pas peur de mourir ! » en retour. Les « victimes », un trentenaire et son beau-père, avaient déclaré qu’il les avait directement menacées avec sa lame, d’où leur départ.
“ Aucune certitude ” Les mots de son client « ne ressemblent pas à une menace », relève Me Nathanaël Ormillien. Et l’avocat de s’appuyer sur la jurisprudence définissant le délit reproché : « Vous n’avez aucune certitude sur les deux versions, vous n’avez aucune notion de la réalité de la menace, vous n’avez pas de choc émotionnel avéré… ».
Car les « victimes » auraient déposé plainte une semaine plus tard, après avoir croisé les gendarmes par hasard. Edilsons Gomes Furtado, lui, s’était rendu aux militaires avant-hier.

 

Source : La Nouvelle République

 

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