Rouée de coups pour avoir refusé une relation sexuelle

Face à sa victime, couverte de bleus, le prévenu n’a pas reconnu grand-chose. Au plus une ou deux gifles. Le regret rare, il s’est appesanti sur son avenir. Qu’il passera en prison puisqu’il a été condamné à 9 mois de prison ferme.

le-prevenu-a-roue-sa-compagne-de-coups-l-a-trainee-par-terre-a-tente-de-l-etrangler-il-ecope-de-9-mois-ferme-avec-maintien-en-detention-photo-rl-morgane-lorrain-1560359471Le prévenu a roué sa compagne de coups, l’a trainée par terre, a tenté de l’étrangler. Il écope de 9 mois ferme, avec maintien en détention.  Photo RL /Morgane LORRAIN

Épaisse comme une brindille, la victime s’avance en grimaçant à la barre du tribunal correctionnel de Sarreguemines. Son corps couvert d’ecchymoses l’a fait encore souffrir. Mais elle a tenu à être présente. « Pour qu’il ne fasse pas cela à une autre femme ». Elle parle de celui qui a partagé sa vie durant deux mois seulement. Mais qui, lundi à Forbach, lui a fait « voir la mort de très près ».

Tentative de strangulation

Dans la nuit, après une fête alcoolisée, le couple rentre à son domicile. Monsieur tient à imposer à Madame un acte sexuel précis qu’elle refuse. C’est alors qu’un déluge de coups pleut sur la femme. Tirage de cheveux, coups de pied, coups de poing… Le prévenu tente aussi d’étrangler sa compagne. Son cou rougi, les bleus sur son visage et l’hématome violet autour de son œil droit témoignent de la violence des coups. « Il avait un regard de fou ». La victime réussit à se réfugier dans les toilettes, d’où elle peut donner l’alerte.

« C’était involontaire »

En garde à vue, le prévenu a d’abord nié les faits en bloc. Présenté ce mercredi en comparution immédiate devant le tribunal, il ne fait pas profil bas. Il reconnaît a minima « une gifle par-ci ». La tentative d’étranglement ? « J’ai peut-être serré son peignoir. Mais en aucun cas je ne suis un bourreau. C’était un accident, ce n’était pas volontaire », affirme-t-il, visiblement persuadé de ses propos. « Votre compagne est pourtant littéralement criblée de bleus », coupe la présidente Anne-Barbara Wurtz. « C’est une dispute qui est partie en sucette », répond sans émotion le prévenu.

Maintien en détention

Originaire du sillon mosellan, l’homme a déjà été jugé à deux reprises pour des violences conjugales ; il a fait appel de sa dernière condamnation en octobre. « J’ai commencé à me soigner », explique-t-il, tout en niant avoir une nature violente. « Je suis prêt à suivre toutes les thérapies », précise-t-il au tribunal, craignant le maintien en détention. Ce à quoi il n’échappe pas. Il est condamné à 15 mois de prison, dont 9 ferme avec une mise à l’épreuve de trois ans ; un précédent sursis de 4 mois est révoqué. « Je vais faire appel. Car là quand même, on détruit un peu ma vie », soupire-t-il à l’énoncé de la peine. Sans un mot pour sa victime. Sauf des menaces de mort, susurrées à sa sortie de la salle d’audience, pour que le tribunal n’en profite pas.

Cécile CHAMBRU.

Source : Le Républicain Lorrain

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *