D. B.
Il y a bien une vie après une carrière sportive de très haut niveau. Élodie Guegan peut en témoigner. Dans quelques mois, la jeune femme de 28 ans endossera l’uniforme de gendarme à sa sortie de l’école de gendarmerie où elle est entrée voilà quelques semaines.
Les amateurs des Jeux Olympiques se souviennent peut-être de cette scène cruelle survenue lors des Jeux Olympiques de Pékin, en 2008. En demi-finales du 800 mètres féminin, Élodie Guegan s’écroule après 400 mètres sur la piste d’athlétisme du stade olympique de Pékin, le fameux Nid d’Oiseau, devant plus de 80 000 spectateurs et des millions de téléspectateurs dans le monde. Une blessure au tendon est venue mettre un terme à l’aventure olympique de la jeune femme qui s’est construit un palmarès éloquent (1).
« Image de marque »
Comme d’autres sportifs de haut niveau, comme Hugues Duboscq (aujourd’hui plongeur au sein de la gendarmerie maritime du Havre), elle s’était engagée en 2008 en tant que gendarme adjoint volontaire où la championne assurait « l’image de marque » de la gendarmerie. Les raisons : « sécurité et sérénité ».Originaire du Morbihan, la Bretonne s’est investie dans la discipline (découverte par le biais du sport scolaire) après le championnat du monde junior.
Direction Paris et l’Insep (2) à 19 ans où elle passe de « trois ou quatre entraînements hebdomadaires à des séances quotidiennes, jusqu’à six heures ». Parallèlement, elle poursuit ses études en fac d’histoire avant d’entamer une formation dans la communication dans l’optique de devenir journaliste.
Opérée des deux tendons d’Achille quelques mois avant les JO de Londres en 2012, Elodie « revient bien » mais loupe de peu la qualification. « C’était dur psychologiquement », se souvient-elle. Elle ne veut pas raccrocher les pointes sur cet échec.
« Je ne voulais pas m’arrêter sur un coup de tête ». Élodie quitte alors l’Insep et intègre un groupe d’entraînement en Alsace. Son corps souffre. « Je ne pouvais plus faire d’entraînement sans me blesser ». Elle passe alors au 1 500 mètres, « moins violent ».
Fin de formation en septembre
Reste qu’Élodie « ne peut plus digérer la charge de travail ». Après une période de « remise en cause », elle décide d’arrêter l’athlétisme en juin 2013. « J’ai toujours couru avec passion, je n’avais plus de plaisir. »
Aspirante de gendarmerie jusqu’en 2013, elle passe avec succès le concours de sous-officier pour intégrer le Corps de soutien technique et administratif de la Gendarmerie nationale, basé à Rochefort, avec une spécialisation « administration et gestion du personnel ». En fonction de son rang de classement à la fin de la formation, le 18 septembre, Élodie choisira son affectation. Elle espère se rapprocher de la Bretagne.
(1) Championne de France de 800 m, 1 500 m cross ; vice-championne d’Europe – 23 ans (800 m) en Hongrie ; demi-finaliste au championnat du monde (Osaku en 2007, Berlin en 2009) ; demi-finaliste Jeux Olympiques de Pékin en 2008. Records : 800 m en 1’58 »93 et 1 500 mètres en 4’10 ».
(2) Institut national du sport, de l’expertise et de la performance.
Source : Sud-Ouest
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