Robert Kennedy Jr dénonce la responsabilité de Joe Biden et de l’OTAN dans la guerre en Ukraine.
Hier, notre amie Jocelyne Chassard nous a donné la traduction d’un extrait du discours que le candidat indépendant Robert Fitzgerald Kennedy Junior a fait en Arizona le 23 août 2024, pour annoncer qu’il suspendait sa candidature à l’élection présidentielle aux États-Unis en novembre prochain et qu’il apportait son soutien à l’ex-président Donald Trump.
Ce premier extrait
traitait du jugement très sévère que Robert Kennedy Jr portait sur le Parti démocrate, le parti de son oncle John Fitzgerald Kennedy et de son oncle Robert Francis Kennedy : il a quitté le parti démocrate en octobre 2023 et l’accuse d’être devenu « le parti de la Guerre, de la Censure, de la Corruption, de Big Pharma, de Big Tech, de l’agro-industrie et du gros Capital ».
Aujourd’hui, nous vous proposons un deuxième extrait, toujours traduit par J. Chassard, dans lequel Robert Kennedy Jr donne franchement son opinion sur la responsabilité des États-Unis et de Joe Biden dans le déclenchement de la guerre. Non seulement il pointe la volonté hostile de l’OTAN d’encercler la Russie mais il fustige la pression que Biden et Boris Johnson ont mise sur Zelensky en avril 2022 pour rompre l’accord de paix que l’Ukraine avait signé à Ankara en Turquie, avec la Russie.
Rappelons que la volonté des États-Unis de provoquer la Russie a été clairement exposée dans un rapport de la Rand Corporation publié en avril 2019.
https://www.rand.org/pubs/research_briefs/RB10014.html
La Rand Corporation est une organisation à but non lucratif étasunienne, créée en 1945 par l’US Air Force, d’abord sous contrat avec la société aéronautique Douglas Aircraft Company puis devenue indépendante en 1948, qui a pour but de rédiger des analyses et des rapports militaires et géopolitiques pour conseiller l’armée et le gouvernement des États-Unis.
En avril 2019, elle a pondu un rapport intitulé : « Acculer et déstabiliser la Russie : une évaluation des options hostiles. » Ce rapport examinait « de manière approfondie les options hostiles non-violentes que les États-Unis et leurs alliés pourraient suivre dans les domaines économique, politique et militaire pour mettre en tension (acculer et déstabiliser) l’économie et les forces armées de la Russie, ainsi que la situation politique du régime à l’intérieur et à l’étranger. »
Enfin, Robert Kennedy Jr mentionne à un moment le système antimissiles AEGIS.
http://www.geopolintel.fr/article209.html
AEGIS est un système de combat naval antimissiles américain, mettant en œuvre des radars et différents armements tels que des missiles anti-navires et missiles antiaériens. Il est aujourd’hui produit par Lockheed Martin. Son nom est tiré de l’arme du dieu grec Zeus, l’égide (en anglais aegis).
Les États-Unis ont installé ce système AEGIS dans le nord Pologne, sur la base américaine de Redzikowo, située à moins de 250 km de la Russie ; le système est opérationnel depuis le 15 décembre 2023. AEGIS existe aussi à Deveselu en Roumanie depuis 2019.
Capsule TIKTOK : https://www.tiktok.com/@jocelyne.chassard/video/7407146094305611041
L’opinion de Robert Kennedy Jr sur l’origine et la nature de la guerre en Ukraine.
(traduction de Jocelyne Chassard)
« Il y a essentiellement trois grandes causes qui m’ont poussé à entrer dans cette course pour la première place et ce sont ces trois causes qui m’ont décidé à quitter le Parti démocrate pour me présenter comme indépendant et qui me décident aujourd’hui à soutenir le président Trump.
Ces trois causes sont : la liberté d’expression, la guerre en Ukraine et la guerre contre nos enfants.
J’ai déjà décrit quelques unes de mes expériences personnelles et de mes combats contre la censure du complexe industriel et du gouvernement. Je veux dire un mot sur la guerre en Ukraine. Le complexe militaro-industriel nous a fourni les habituelles justifications dignes d’une bande dessinée, comme il le fait à chaque guerre. Celle-ci est justifiée par la noble tentative de stopper le Super Méchant Vladimir Poutine qui a envahi l’Ukraine et qui voudrait ensuite, tel Hitler, marcher sur l’Europe.
En réalité, la petite Ukraine est un »proxy » dans la lutte géopolitique que les ambitions des néoconservateurs, ou l’hégémonie mondiale des États-Unis, ont commencée. Je n’excuse pas l’invasion de Poutine : il avait d’autres options. Cette guerre était la réponse prévisible au projet dangereux des néoconservateurs d’agrandir l’OTAN pour encercler la Russie, ce qui est un acte d’hostilité.
Les médias crédules ont très peu expliqué aux Américains que, de façon unilatérale, nous nous sommes retirés de deux traités avec la Russie sur les Forces nucléaires de portée intermédiaire et ensuite nous avons installé en Roumanie et en Pologne le système de combat antimissiles AEGIS, ce qui est un acte d’hostilité : et les médias ne disent pas que la Maison Blanche de Biden a continuellement repoussé les offres de la Russie de régler ce conflit pacifiquement.
La guerre en Ukraine a commencé en 2014, quand des agences américaines ont fait tomber le gouvernement démocratiquement élu [de Ianoukovitch] et en ont installé un trié sur le volet et pro-occidental, qui a déclenché une guerre civile contre les Russes ethniques dans l’est de l’Ukraine. En 2019, les États-Unis se sont retirés du traité de paix, les Accords de Minsk, qui avaient été signés [en 2015] par l’Ukraine et des pays européens.
Et ensuite nous avons voulu la guerre en avril 2022 ! En avril 2022, le président Biden a envoyé en Ukraine [le premier ministre britannique] Boris Johnson pour forcer le président Zelensky à déchirer l’accord de paix qu’il avait déjà signé avec les Russes, et les Russes s’apprêtaient à retirer leurs troupes du Donbass et de Lougansk. Cet accord de paix aurait apporté la paix dans la région et aurait permis au Donbass et à Lougansk de rester dans l’Ukraine. Le président Biden a déclaré en avril 2022 que son objectif était un changement de régime en Russie, et son ministre de la Défense Lloyd Austin a expliqué en même temps que la guerre devait épuiser l’armée russe pour affaiblir sa capacité d’action ailleurs dans le monde.
Ces objectifs n’ont bien sûr rien à voir avec ce qui est vendu aux Américains : la protection de la souveraineté ukrainienne. L’Ukraine est une victime de cette guerre, c’est une victime de l’Occident… euh de la Russie et de l’Occident. Depuis que nous avons forcé Zelensky à rompre cet accord, les infrastructures de l’Ukraine sont détruites et nous avons consumé la fleur de la jeunesse ukrainienne, puisque 600.000 jeunes ukrainiens sont morts, pour 100.00 jeunes russes, et nous devrions porter le deuil de tous ces jeunes. Cette guerre a aussi été un désastre pour notre pays : nous avons déjà gaspillé près de 200 milliards de dollars, des dollars dont nos communautés ont désespérément besoin, des communautés qui souffrent dans tout le pays.
Le sabotage du Nord Stream et les sanctions contre la Russie ont détruit la base industrielle de l’Europe qui est le rempart de notre sécurité nationale ! Une Allemagne forte avec une industrie forte est un moyen de dissuasion bien plus fort pour la Russie ; mais avec une Allemagne désindustrialisée qui devient juste une extension des bases militaires américaines, nous avons poussé la Russie vers cette alliance désastreuse avec la Chine et l’Iran. Nous sommes encore plus près qu’en 1962 d’un conflit nucléaire et ni les néoconservateurs ni la Maison Blanche ne semblent s’en soucier. Notre autorité morale et notre économie sont en miettes et la guerre a permis l’émergence des BRICS, qui menacent maintenant de remplacer le dollar comme monnaie de réserve mondiale.
C’est une calamité de première grandeur pour notre pays. À en juger par son discours belliqueux et belliciste hier soir [22 août 2024] à Chicago, nous pouvons supposer que la présidente Harris sera une avocate enthousiaste de cette aventure militaire des néoconservateurs et d’autres à venir. Alors que le président Trump a dit qu’il rouvrirait les négociations avec le président Poutine et qu’il mettrait fin à cette guerre aussitôt qu’il serait président. Rien que cela justifierait mon soutien dans sa campagne. »
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