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Les deux gendarmes condamnés pour harcèlement sexuel ont été exclus de la gendarmerie © Maxppp
C’est un procès qui a marqué l’année 2016 dans l’Yonne. Celui de deux gendarmes de la brigade de Joigny poursuivis pour le harcèlement sexuel d’une de leurs collègues. Au mois d’avril, ces deux gradés ont été condamnés à des peines de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de ParisCe 12 avril 2016, c’est l’aboutissement d’un long parcours pour la victime. Le procès a lieu trois ans et demi après le début des faits. Elle a 26 ans quand elle entre à la brigade de Joigny (Yonne) et très rapidement ses deux supérieurs multiplient les allusions sexuelles et les gestes déplacés . Et ils adoptent, avant-même le procès, une ligne de défense que regrette l’avocate de la victime Elodie Maumont : »les personnes mises en causes trouvent leur défense en disant que c’est commun, c’est banal, ce n’est pas bien grave, c’est drôle, c’est de la plaisanterie « .
« Dans la Grande Muette, le silence, c’est terminé »
Sauf que les propos rapportés à l’audience sont explicites: « ça te dit un plan à trois » ou encore « les Réunionnaises, elles sont chaudes, montre-moi ce que tu sais faire « . Le parquet requiert un an avec sursis pour les deux militaires . Le tribunal prononce une peine moins sévère, six et huit mois avec sursis. Mais l’essentiel est acquis estime Elodie Maumont: « c’est la reconnaissance officielle du statut de victime de ma cliente. Quel combat douloureux, long, mais aujourd’hui elle a été entendue. Je crois qu’aujourd’hui dans la Grande Muette c’est fini, le silence c’est terminé, la parole est libérée. Pour elle, c’est vraiment un moment important « .
Un message envoyé aux harceleurs
Un moment important pour l’armée en général, estime également Jacques Bessy, le président de l’Association de défense des droits des militaires.: « le tribunal a envoyé un message aux harceleurs multiples, nombreux, qui servent dans les armées et dans la gendarmerie. Lorsqu’il y a une mixité forte comme cela existe dans les armées, plus de 15% de personnel féminin et bien il y a une charte de bonne conduite qui doit exister « .
Le tribunal correctionnel de Paris a d’ailleurs interdit définitivement à l’un des condamnés d’exercer le métier de gendarme. Et huit mois après le procès, les deux militaires de Joigny (Yonne) sont effectivement radiés de la gendarmerie nationale . L’un d’eux a fait appel de cette décision.
Source : France Bleu
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