Retour sur terre des élus
Par WD
Les maires de France ont vu ces deux dernières années le taux d’agression en leur encontre augmenter significativement. N’étant que du menu fretin pour l’élite politique, les grouillots locaux n’ont pas suscité une seule inquiétude. Cette tendance inquiétante est passée à la trappe. Cet insigne sociétal n’a pas été apprécié à sa juste valeur. Ce n’est pas anecdotique. Il est un fond latent de colère générale. Attention à la cocotte minute prête à exploser.
Avec la réforme des retraites, le ton monte. Les exaspérations s’expriment de plus en plus fortement. Une certaine irritation est dans la rue. Elle représente en fait un long cumul d’écœurements à propos de la chose politique qui s’acharne à détruire les acquis sociaux et l’équilibre des classes. La réforme des retraites est la réforme de trop, la goutte qui fait déborder le vase.
A présent, ce sont les députés et les sénateurs qui sont touchés par la vague agressive. Ces bichettes se plaignent du comportement combatif de certains éléments de la plèbe. A un moment donné, il faut bien se rendre compte qu’être un élu, c’est représenter des gens, des électeurs. A force de faire du n’importe de quoi, de mépriser ses administrés, de ne viser que des combines politiques et des plans de carrière, ces élus ne récoltent que le fruit de leurs forfaitures.
Sont dans le collimateur des énervés, Brigitte Klinkert, Eric Ciotti, Amel Gacquerre, Guillaume Gouffier Valente et bien d’autres. Agnès Evren porte plainte pour « menaces de mort ». Elle vilipende les manifestants, et les dénonce en ce trait « Ces extrémistes refusent le débat, n’ont aucun respect pour leurs adversaires politiques, s’inspirent ouvertement de la Terreur. Ne sous-estimons plus le danger ». Son propos est curieux. En effet, un 49,3 est un acte antidémocratique qu’elle le veuille ou non. Le débat c’est elle et ses potes qui le refusent. De plus, ne pas écouter l’avis direct de la grande masse populaire dans la rue est un déni démocratique. Une telle abstraction est sidérante. Puis l’évocation de la Terreur et implicitement critiquer ses effets par un parangon républicain est déconcertant. La Terreur est la valeur fondatrice de la République que cette dame représente. Clemenceau et bien d’autres ont fait tirer sur les ouvriers et les paysans mécontents. Le préfet Didier Lallement n’est qu’un petit joueur dans la capacité de répression de la république, ne l’oublions pas.
Nos élus commencent à avoir peur du peuple. A force de l’ignorer, de jouer en sa défaveur, de le paupériser, la réaction populaire est naturelle. Ils commencent donc à redescendre sur terre et mesurer les conséquences de leurs errements politiques. Ces édiles imbus de leur rang comptent sur les forces de l’ordre pour embastiller les Jacques crottés. Une petite révision historique s’impose pour eux. Un ventre affamé n’a plus d’oreilles. Pour calmer la tension, il faut des gestes bienveillants, tendre la main, avoir une volonté de dialogue des deux parties en conflit. Il semble que ceux qui refusent cette procédure de paix sociale sont bien le gouvernement et ses sbires législatifs. Qu’ils ne se plaignent pas de voir leurs effigies brûler sur la place de Grève. Un rétropédalage s’impose pour eux, s’ils ne veulent pas enflammer le pays.
Source : WD
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