Restaurer la Gendarmerie nationale
♦ La gendarmerie ne cesse de se « policiariser » depuis 1989. Pour le colonel (ER) Fabrice Fanet, une telle évolution est regrettable face aux menaces croissantes, d’où sa proposition de « restaurer la gendarmerie », c’est-à-dire de renforcer son esprit militaire en même temps que son enracinement territorial.
Polémia.
Pour rétablir la souveraineté de la France et affronter les défis identitaires et sécuritaires, la Gendarmerie nationale est un outil indispensable puisqu’elle assure, avec la Police nationale, l’application de la loi et la protection des personnes et des biens. Malheureusement, à partir de la dernière décennie du XXe siècle, la gendarmerie a progressivement perdu son modèle original d’organisation et d’emploi pourtant bien adapté aux conditions et à la nature de ses missions.
Aussi est-il nécessaire de lui redonner les principes qui ont favorisé son efficacité au service des citoyens et de l’Etat. Les gendarmes qui font preuve de dévouement et d’abnégation en ces temps difficiles y trouveront un nouveau cadre qui bonifiera et soutiendra leur action.
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Le « système d’armes » de la gendarmerie départementale était caractérisé par une organisation composée de brigades compétentes de jour comme de nuit sur un territoire et une population bien connus du gendarme (« comme un poisson dans l’eau », selon la formule maoïste !), ce qui permettait d’avoir une action préventive efficace, de limiter la commission des crimes et délits et de parvenir à les élucider avec un fort taux de réussite.
Cette organisation nécessitait une disponibilité et une cohésion des gendarmes qui habitaient au sein de leur brigade implantée au milieu du territoire qu’ils devaient protéger. Elle constituait une exception par rapport à l’évolution de la société où la tendance était à la déresponsabilisation, à l’augmentation du temps libre et à la séparation bien marquée entre le travail et le reste de la vie du citoyen. Aussi est-ce bien logiquement qu’à l’été 1989 un mouvement de contestation (amplifié par une presse à l’affût de sujets) demandait que cette disponibilité et cet engagement exceptionnels soient reconnus, notamment par une prime. Mais le pouvoir politique, ne voulant pas mécontenter les fonctionnaires de la police, ne souhaita pas reconnaître la spécificité de la gendarmerie et intima l’ordre de calquer son organisation sur celle de la police et d’offrir un service de même nature et de même qualité.
Ainsi furent décidées la réduction du temps de travail, l’instauration des patrouilles de nuit gérées au niveau du département (1990) puis la création de communautés de brigades (2005) dépossédant et séparant les gendarmes de leur
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