REPLAY – « Comme une partie d’échecs »… Revoir notre enquête inédite sur les mystères de Nordahl Lelandais
« Ça a été comme une partie d’échecs, pion après pion, élément après élément que Nordahl Lelandais a été contraint de reconnaître un certain nombre de choses, une version des faits, la sienne, sa vérité ». Le 14 février 2018, dans le bureau des juges d’instruction de Grenoble, l’homme de 34 ans parle enfin. Après six mois de dénégation, il reconnaît son implication dans la mort de Maelys, disparu dans la nuit du 26 au 27 août 2017 lors d’un mariage à Pont-de-Beauvoisin. Un infime indice découvert par les enquêteurs vient de fissurer la carapace du suspect qui, devant les enquêteurs, avait jusque-là « réponse à tout ».
Dans un document inédit de 52 minutes, avocats, enquêteurs, journaliste, spécialistes, protagonistes au cœur du « dossier Lelandais » ont accepté de revenir sur les neuf derniers mois d’enquête. Le général Jean-Philippe Lecouffe, sous-directeur de la police judiciaire de la gendarmerie nationale, évoque ce personnage « complexe » et le travail mené par ses hommes qui permettra de faire basculer l’enquête. Ce 14 février de 2018, acculé par cette minuscule trace de sang découverte dans sa voiture, Nordahl Lelandais finira par avouer avoir tué l’enfant par « accident ».
Il reconnaîtra quelques semaines plus tard son implication dans un autre décès : celui du caporal Arthur Noyer, disparu après une soirée de fête à Chambéry en avril 2017. « Le 18 décembre 2017, j’ai pris contact avec la famille d’Arthur. On venait de retrouver le crâne d’Arthur… En trente ans de barreau, ça ne m’était jamais arrivé mais j’ai pleuré… On a tous pleuré au téléphone … », confiera Bernard Boulloud, l’avocat des parents du jeune homme.
L’ombre de Nordahl Lelandais ?
L’apparition d’un même suspect dans deux enquêtes de meurtres conduira la gendarmerie nationale à créer une cellule spéciale baptisée Ariane. Sept enquêteurs tentent désormais de détricoter le parcours de l’ancien maître-chien afin de savoir si sa route a pu croiser celle d’autres disparus. « Nous avons fait remonter à la cellule Ariane 25 cas dans la région Rhône Alpes qui mériteraient des recherches pointues avec Nordahl Lelandais entre 2017 et le moment où il est revenu de l’armée », témoigne Bernard Valézy, président régional de l’Association Assistance et Recherches de Personnes Disparues (ARPD). « Il faut fouiller pour établir au moins sa non culpabilité. Les familles se disent qu’il y a peut-être quelque chose derrière et veulent aller jusqu’au bout ».
C’est le cas des familles des disparus du fort de Tamié que nous avons rencontrées et qui nous ont raconté leurs espoirs et leurs craintes de voir planer au-dessus de la disparition de leur proche l’ombre de Nordahl Lelandais. « Ce n’est peut-être pas Monsieur Lelandais, elle n’espère d’ailleurs pas que ce soit lui, mais elles se disent on va ouvrir d’autres portes » résume Me Boulloud.
« Les mystères de Nordahl Lelandais », une enquête de Maud Vallereau et Hortense Villatte à découvrir vendredi 20h30 sur LCI et à revoir en replay sur LCI.fr.
Source : LCI
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