Réforme des retraites : le ton monte entre le gouvernement et la CGT
Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’Etat aux transports, a dénoncé le syndicalisme du « refus systématique » de la CGT qui parle de « provocation ».
Le gouvernement négocie de « façon loyale » avec les syndicats, a estimé Jean-Baptiste Djebbari. LP/Jean-Baptiste Quentin
La guerre des mots avant la reprise des négociations le 7 janvier. Au 24e jour de grève à la SNCF et la RATP, deux de plus que le mouvement historique de 1995, gouvernement durcit le ton vis-à-vis des opposants à la réforme des retraites et, en premier lieu, contre le leader de la CGT, Philippe Martinez.
En visite samedi matin au Centre national des opérations ferroviaires de la SNCF, près de la gare de l’Est à Paris, pas moins de deux ministres, Élisabeth Borne, la ministre de la Transition écologique et son secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, ont adressé un double message à l’opinion publique.
Premier message relayé dans la journée par des parlementaires LREM, la CGT est enfermée dans son jusqu’au-boutisme. Le gouvernement négocie de « façon loyale » avec les syndicats, a estimé Jean-Baptiste Djebbari avant de tacler la CGT arc-boutée sur son « refus systématique de toute réforme ». Une attitude qu’il a opposée au syndicalisme « constructif » de la CFDT et l’UNSA avec lesquelles il serait possible de bâtir un « compromis contractuel ».
Dans le JDD, le même Djebbari s’en prend aux méthodes de la CGT. Il dénonce « une pression qui s’exerce de façon anormale sur une partie des cheminots », qualifiant cette attitude « d’inacceptable ». « J’ai demandé aux dirigeants de la SNCF et de la RATP d’être vigilants et d’agir de façon résolue face à des attitudes d’intimidation, de harcèlement, voire d’agression dont seraient victimes les agents qui ont fait le choix de travailler », assure-t-il.
Le gouvernement « organise le bordel », selon Martinez
En réponse à ce qui apparaît comme une tentative assumée de scinder le front syndical, Philippe Martinez, qui s’exprimait, lui, depuis le cortège de la manifestation parisienne, a qualifié les propos de Jean-Baptiste Djebbari de « provocation ». Et le leader de la CGT, qui appelle à une nouvelle journée nationale d’action, le 9 janvier, a mis en garde l’exécutif : « La détermination reste forte, c’est un message au gouvernement, il ferait mieux de l’entendre ».
Martinez ne retient pas non plus d ans le JDD ses coups contre le gouvernement qu’il accuse « d’organiser le bordel » et de « jouer la carte du pourrissement du conflit ».
Côté gouvernement, un autre message a été envoyé l’opinion publique. Alors que tous les syndicats, sauf l’Unsa, ont opposé une fin de non-recevoir à la demande de trêve du chef de l’Etat, Élisabeth Borne a voulu montrer qu’elle était à pied d’œuvre pour aider les Français qui subissent la grève. « Il y a du mieux », a-t-elle assuré, avec 20 % de trains. « Il y a 800 000 places offertes ce week-end et à ce stade 500 000 voyageurs. Ça veut dire qu’il y a des places dans les trains pour ceux qui ont besoin de se déplacer ».
La veille, la SNCF avait promis six TGV sur 10 en moyenne samedi et dimanche, trois à quatre TER sur dix et un Intercités sur trois. mais, pour la semaine à venir, seuls entre 45 % et 50 % des TGV circuleront lundi 30 et mardi 31 décembre, 35 % le 1er janvier et un train sur deux le 2 janvier, a prévenu l’entreprise publique. Avec un engagement : « tous les trains qui sont réservables jusqu’au 2 janvier sont garantis ».
Source et vidéo : Le Parisien
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