Provins : gendarmes et patrons unis pour mieux sécuriser les entreprises
Illustration. Un portillon permet de filtrer l’accès à une entreprise et donc de la sécuriser. LP/Hendrik Delaire
Une échelle qui traîne le long d’un bâtiment, un détecteur de mouvements obstrué par des dossiers, des cartons empilés au bord d’une fenêtre ou encore un bardage fragile. Ce sont autant de failles dans la sécurité des entreprises pointées par l’adjudant-chef Isabelle Roitel. « Il n’y a pas de solution miracle, il faut compliquer la tâche et faire perdre du temps aux cambrioleurs », a conseillé la référente sécurité du groupement de gendarmerie de Seine-et-Marne, lors d’une conférence organisée mardi à Provins par la chambre de commerce et d’industrie, dans le cadre d’une convention signée en juin dernier.
« Il n’y a pas de solution miracle, il faut compliquer la tâche et faire perdre du temps aux voleurs », résume l’adjudant-chef Isabelle Roitel, référente sécurité à la gendarmerie nationale. Ce partenariat vise à sensibiliser les entrepreneurs aux questions de sécurité. Des biens, mais aussi des personnes et des systèmes informatiques. « Les patrons sont plutôt soucieux de sécuriser leurs entreprises mais ils ne savent pas comment s’y prendre, à qui s’adresser. Cette convention facilite les échanges et notre travail », explique le commandant Rodolphe Jean-Gilles.
« Être pragmatique et faire preuve de bon sens »« Les voleurs se montrent inventifs. Il est donc important de savoir ce qu’on peut faire et se rapprocher des forces de l’ordre », approuve Cédric Delisle, responsable Projets et développement du groupe Delisle. Cette société de transport de La Ferté-Gaucher a été victime de « quelques vols et tentatives d’effraction et de vol de marchandise », l’an passé. L’adjudant-chef Roitel l’a conseillée pour renforcer la sécurité extérieure de ses bâtiments. « Les vols ont diminué sans que cela coûte trop cher, se réjouit Cédric Delisle. Il s’agit surtout d’être pragmatique et de faire preuve de bon sens. Nous avons cependant trouvé de nouvelles failles. Nous avons été victimes d’une tentative d’intrusion informatique et de fraude. Je suis donc venu chercher d’autres informations. »
Cédric Delisle et une dizaine de cadres et référents sécurité sont venus chercher des conseils auprès des gendarmes. Les entreprises peuvent aussi solliciter un diagnostic gratuit. La prévention situationnelle et l’intelligence économique sont en effet les deux premiers thèmes abordés. « Nous pourrons avoir des interventions plus ciblées, précise le commandant Jean-Gilles. La délinquance est diverse. Elle touche à l’appropriation des biens, l’escroquerie, les vols internes aux entreprises, les attaques informatiques… Le constat n’est pas alarmant mais il y a une forte demande dans un département où la délinquance est supérieure à la moyenne nationale. »
Illustration. Les entreprises sont invitées à se doter de process pour protéger leurs données informatiques. LP/Gwenael Bourdon « L’intelligence économique, ce sont toutes les mesures de sûreté et économiques prises pour protéger le patrimoine d’une entreprise, afin qu’on ne pille pas son savoir-faire, ses brevets et ses secrets industriels », présente le commandant Rodolphe Jean-Gilles, officier prévention partenariat au groupement de gendarmerie de Seine-et-Marne. Les vols de fichiers font partie des menaces les plus fréquentes. Un ancien salarié parti avec le fichier clients, par exemple. « Il faut prendre des mesures de sécurité informatique », conseille-t-il.
L’espionnage industriel guette aussi l’entreprise. « Cela peut venir d’un stagiaire, qui a accès à des informations sensibles, avertit l’officier. Il faut sécuriser les process, cloisonner les fonctions et les dossiers. Tout le monde n’a pas besoin de savoir tout ce qui se passe dans l’entreprise. » Les sociétés sont encore invitées à déposer leurs brevets avant exploitation pour éviter de se les faire voler. « L’an dernier, on a eu quelques cas d’escroquerie aux faux présidents et dirigeants, alerte encore le commandant Jean-Gilles. Le préjudice peut vite monter à plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d’euros. Pour éviter que quelqu’un ne se fasse passer pour un dirigeant, il faut fixer une liste de personnes ayant le droit de donner un ordre de virement. »
Source : leparisien.fr
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