Propos salaces, propositions graveleuses: procès de 2 gendarmes pour harcèlement
La jeune femme avait 24 ans quand elle a été affectée dans une brigade autonome de Joigny, dans l’Yonne. Des collègues plus gradés l’ont harcelée sexuellement et lui ont fait vivre un enfer.
Propos salaces, propositions graveleuses, gémissements obscènes, une jeune femme gendarme affectée à la brigade de Joigny en 2012, dit avoir vécu un enfer. Dès les premiers jours, la recrue qui avait alors 24 ans, aurait été harcelée sexuellement par deux collègues plus gradés, un adjudant et un maréchal des logis-chef et plus âgés, 36 et 37 ans.
« Au quotidien, c’était un enfer pour elle avec des blagues salaces, comportements inadéquats, ses supérieurs hiérarchiques qui pouvaient la prendre à partie pour lui proposer un plan à trois », explique l’avocate de la plaignante, Elodie Maumont, sur BFMTV.
Des préjugés sexistes teintés à l’occasion de relents racistes quand les supérieurs soutiennent que: « Les Réunionnaises sont chaudes, elles sont bonnes ».
Son arme retirée pour éviter qu’elle ne se suicide
Face à ces mauvais traitements caractéristiques d’un harcèlement sexuel, la jeune femme perd pied. Elle maigrit et fait de l’eczéma. Au bout d’un an, elle craque totalement et contacte une association de défense des droits des militaires. Entre temps, un collègue lui a retiré son arme de service pour pallier tout geste suicidaire.
« Un jour, elle s’est effondrée sur le bureau et un de ses camarades, qui l’a vu dans cet état là, lui a dit: ‘Je te retire ton arme, il ne faut pas que tu te suicides' », raconte Jacques Bessy, président de l’Adefdromil.
Le président de l’association trouve « choquant » que le gendarme qui a retiré l’arme « avait bien vu qu’elle (la jeune femme) était en grande souffrance, qu’on était en train de lui faire du mal, mais il a été incapable de stopper le harcèlement et de rendre compte à son supérieur ».
Briser la loi du silence
La jeune femme a finalement porté plainte fin 2013, et les deux gendarmes soupçonnés de harcèlement ont été suspendus. Ils encourent une peine de trois ans de prison et de 45.000 euros d’amende. Contactés par BFMTV, leurs avocats n’ont pas souhaité s’exprimer.
En 2014, un gendarme de 33 ans avait été condamné à six mois de prison avec sursis pour harcèlement sexuel aggravé sur une jeune collègue par le tribunal correctionnel d’Amiens. Des blagues salaces et des SMS graveleux avaient été évoqués par la victime.
Jacques BESSY président de l’ADEFDROMIL
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