Présidentielle 2022 : « Le 1er tour, c’était notre vote… », à Marseille des électeurs radiés d’office des listes
Des habitants de plusieurs quartiers de Marseille ont eu la surprise d’apprendre avoir été radiés des listes électorales lorsqu’ils se sont présentés à leur bureau de vote. La mairie avance le chiffre de 22.000 radiations administratives réalisées en 2021, « résultant d’un processus lancé en 2018 »
- A Marseille, plusieurs électeurs ont eu la surprise de se voir radier des listes, sans pour autant avoir déménagé.
- La mairie indique qu’un processus administratif, lancé en 2018 (sous l’ancienne municipalité) a abouti en 2021 à 22.000 radiations.
- Hoeur, une jeune femme du Plan d’Aou raconte que deux immeubles entiers, détruits et reconstruits en 2008, de sa cité sont concernés.
- Des électeurs d’autres quartiers de Marseille se sont aussi vus ainsi radié.
Combien sont-ils à ne pas avoir pu voter pour l’élection présidentielle à Marseille, radiés d’office des listes électorales ? Difficile d’y répondre, mais les témoignages se multiplient. Une trentaine d’entre eux, pour sûr, sont allés se plaindre dès dimanche en fin d’après-midi au tribunal administratif. Parmi ces naufragés des urnes, Hoeur Sak, qui vit au Plan d’Aou, une cité du 15e arrondissement de Marseille. « Ni moi, ni ma sœur n’avons pu voter. Pourtant, j’avais voté dans ce bureau à la présidentielle de 2017, et n’ai pas déménagé depuis. La présidente du bureau nous a dit d’aller au tribunal d’administratif. Et là, j’ai appris que j’avais été radiée des listes », raconte cette jeune femme. « Mais, ma mère, avec qui nous vivons, a pu voter. C’est à n’y rien comprendre ». Et comme Hoeur, ils sont nombreux dans cette cité à n’avoir pu exercer leur droit.
22.000 radiations administratives en 2021
« En fait, c’est deux bâtiments entiers qui sont concernés ici », explique-t-elle. « Environ 100 personnes, tous n’ont pas eu le courage d’aller au tribunal administratif ». En cause, un relogement effectué en 2008. Les anciens bâtiments où elles vivaient ont été démolis et la famille a été relogée à côté, dans des bâtiments neufs. Ces radiations résultent d’un toilettage administratif lancé par l’ancienne municipalité en 2018 et abouti en novembre 2021. « 22.000 radiations administratives ont eu lieu », informe la municipalité. « Conformément à cette procédure, trois courriers, dont un recommandé, ont été adressés à chacun des électeurs, mais certains sont restés sans réponse, déclenchant une radiation », précise-t-elle. De toute évidence, parmi les 22.000 électeurs radiés, certains ne méritaient pas de l’être.
À écouter Hoeur, aucun courrier n’est jamais arrivé. Une mésaventure qu’elle a pu connaître pour d’autres affaires. « Ils adressent les courriers aux bâtiments qui n’existent plus depuis 2008. On est très déçu, parce qu’on était Mélenchon, et que le 1er tour, c’était notre vote… », exprime-t-elle. La mairie assure « mobiliser ses services dès aujourd’hui en proposant un accompagnement personnalisé avec le tribunal pour permettre à toutes les personnes concernées de voter le 24 avril et pour les élections législatives ».
La cité du Plan d’Aou ne semble être la seule concernée. Des échos font état de mêmes incidents à Frais Vallon, où au centre social ce lundi matin, on a pu constater « sur les réseaux sociaux que des gens n’ont pas pu voter ». Selon La Provence, des électeurs des Catalans, un quartier plus chic du bord de mer, mais aussi des cités de La Castellane et de la Bricarde et ont également subi les effets de « ces radiations administratives ».
Source : 20 Minutes
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