Près de Rennes. Ils récupèrent la propriété saccagée par les squatteurs
Les petites dépendances ont été remplies d’immondices. | OUEST-FRANCE
La maison familiale, située à La Chapelle-des-Fougeretz, au nord de Rennes, a été occupée pendant neuf mois par des squatteurs. Après plusieurs procédures, les enfants retrouvent leur bien dans un état effroyable.
On pourrait vraiment se demander qui a voulu transformer la propriété en casse automobile. Une dizaine de voitures déglinguées ont été abandonnées sur les pelouses du jardin. Quatre camionnettes, pleines de matelas pourris, et trois caravanes complètent ce triste tableau.
À quelques mètres de la terrasse, des gravats
s’amoncellent au pied du cerisier du Japon. Les petites dépendances, construites par le père pour abriter des animaux, sont remplies de vieux matelas et d’objets divers. Tout autour de la maison, des détritus jonchent le sol. Dans un coin du jardin, des toilettes sèches ont été installées. L’ensemble donne une impression de décharge publique.
Les squatteurs plus rapides
Dans la maison, une construction des années 70 de 110 m2, tout est resté comme si les occupants avaient dû partir à la hâte. Une tasse de café est encore sur la table. Des provisions remplissent les placards et le réfrigérateur. Des vêtements d’enfants, des chaussures et des jouets sont sur le carrelage.
Pascal Hamon fait partie de la fratrie qui a hérité de cette propriété, située au lieu-dit La Besnerais, à La Chapelle-des-Fougeretz. Les parents sont décédés en 2016. « Nous avons eu besoin de temps pour régler la succession et prendre une décision, explique le directeur d’école . Les squatteurs ont été plus rapides que nous… »
« Les juges leur donnent raison »
En août, trois femmes, de nationalité roumaine, et leurs enfants ont élu domicile dans la maison en fracturant une porte-fenêtre. Les procédures pour expulser les squatteurs n’ont pas abouti. « Nous avons dépensé 4 000 € en frais de procédures pour rien, s’indigne Pascal Hamon. Personne n’est jamais venu voir comment les squatteurs vivaient mais les juges leur donnaient raison puisque la maison n’était pas habitée. »
Sur la porte de la maison, les squatteurs ont affiché, comme ils le font toujours, le texte de loi protégeant le domicile et menaçant quiconque pénétrerait dans les lieux de poursuites pénales. Ce rigorisme juridique a été ressenti comme une provocation par les propriétaires. « On manque de logements pour héberger les sans-abri, je peux comprendre. On nous aurait demandé de prêter la maison, on l’aurait fait de bonne grâce mais dans la légalité et avec une échéance. Mais que personne ne contrôle le comportement des squatteurs, je trouve ça inadmissible » , poursuit Pascal Hamon.
Plusieurs milliers d’euros pour déblayer
Le nettoyage et le déblaiement de la propriété coûteront plusieurs milliers d’euros, entièrement à la charge de la fratrie. « À qui pouvons-nous envoyer la note ? Tout le monde nous dit qu’ils sont insolvables et ça ne sert à rien de porter plainte. Nous avons juste le droit de ne rien dire et de payer » , s’énerve le propriétaire.
Les fenêtres ont été enlevées pour être murées comme toutes les autres ouvertures. « On va essayer d’empêcher que d’autres reviennent avant de tout détruire, se rassure Pascal Hamon. J’espère que nous pourrons réaliser notre projet rapidement. »
Source : Ouest-France
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