Pourquoi l’OMS fait du Mpox une urgence mondiale ? Cherchez l’argent !

Par le DR G Delépine

Lors de la réunion exceptionnelle convoquée par Tedros Adhanom Ghebreyesus, l’OMS a déclaré le Mpox (variole du singe) « Urgence De Santé Publique Internationale » élevant ainsi cette maladie globalement bénigne au niveau d’une peste et incitant les personnes à risque à se vacciner.

C’est pourtant une maladie ni nouvelle, ni particulièrement dangereuse, ni particulièrement transmissible et des précautions d’hygiène simples permettent de l’éviter rendant risquée l’utilisation de vaccins encore peu testés.

Mais cette déclaration de l’OMS a déjà permis à quelques entreprises de réaliser de confortables bénéfices et de belles plus-values boursières

Le virus de la variole du singe est une maladie ancienne.

La variole du singe est causée par un virus à ADN double brin, de la famille des Poxviridae et du genre orthopoxvirus qui comprend aussi le virus de la variole, le virus de la cowpox et le virus de la vaccine. Les Poxviridae sont qualifiés de virus anciens car ils ont été trouvés chez des insectes, des reptiles, des oiseaux et des mammifères datant de plusieurs centaines de millions d’années. Actuellement, un certain nombre de réservoirs animaliers du virus ont été observés comme les rongeurs, les primates et même des chiens de prairie. L’éradication de ce virus ne peut donc pas être espérée contrairement à celui de la variole humaine.

La variole du singe a été décrite pour la première fois en 1959 chez des singes d’un institut de recherche à Copenhague et le premier cas humain en septembre 1970, à l’hôpital de Basankusu en République du Congo. D’autres cas ont été reconnus, au Nigeria, au Liberia et en Sierra Leone entre octobre 1970 et mai 1971.

En 2022 le virus a été observé dans plusieurs pays d’Europe : Royaume-Uni, France, Belgique Espagne, Portugal, Italie, Grèce, Allemagne, Suède, Finlande mais aussi au Canada, aux États-Unis d’Amérique, au Mexique, à l’Argentine, Israël, Australie, Equateur, Bolivie, Singapour pour un total de plusieurs dizaines de milliers de cas1. Cette propagation dans des pays non africains, suivie d’une première déclaration d’urgence de Santé Publique par l’OMS, ne traduisait pas une modification du virus mais plutôt à un changement du mode de transmission interhumaine très lié à l’activité homosexuelle, au nombre de partenaires et à leur négligence.

En 2023 une nouvelle poussée épidémique est apparue en Afrique, avant tout au Congo dans les zones de guerre. En 2024, l’augmentation de 160% des cas par rapport à l’année précédente, et l’apparition d’un variant appelé Ib a justifié une nouvelle déclaration d’Urgence De Santé Publique en Afrique par l’agence de santé Africa, puis au niveau mondial par l’OMS le 14 aout 2024.

La variole du singe n’est pas une maladie grave

La phase d’incubation, pendant laquelle le malade est peu ou pas contagieux, dure de 6 à 21 jours. Elle est suivie par une phase prodromique, d’environ deux jours, marquée par les signes avant-coureurs de la maladie : fatigue, fièvre, céphalées, myalgies…

Puis la maladie se manifeste par l’éruption sur le visage ou au niveau génital en fonction du mode de transmission. Les lésions cutanées sont habituellement associées à des douleurs intenses, et s’accompagnent souvent de ganglions. Les pustules évocatrices se dessèchent lentement, puis forment des croûtes qui tombent spontanément après une quinzaine de jours, le plus souvent sans laisser de cicatrice.

L’épidémie de 2022 avait touché un peu plus de 90 000 personnes et fait 140 morts sur des malades fragiles, dans les pays Afrique souffrant de la guerre, de malnutrition, de sous équipement et d’un manque chronique de soignants..

En occident, c’est une maladie globalement bénigne. Les complications sévères sont exceptionnelles En France, aucun des plus de 5 000 malades recensés au 27 avril 2023 n’est décédé.

Dans les pays riches, la variole du singe constitue une nouvelle « fièvre éruptive bénigne » comme la rougeole, la rubéole, et la varicelle. Mais les cicatrices cutanées inesthétiques qu’elle laisse parfois justifie de ne pas approcher les malades tant qu’ils sont contagieux.

La variole du singe est peu contagieuse.

Les deux voies possibles de transmission du MPXV sont la transmission animale-humaine et la transmission interhumaine.

la transmission animale-humaine s’observe chez les enfants dans les pays d’Afrique les plus touchés ou le manque d’alimentation pousse à la consommation de viande de brousse en particulier de singe parfois même crue.

Le mode principal de contamination interhumaine connu est le contact direct peau à peau en touchant les boutons (pustules) d’une personne infectée ou des objets qu’elle a contaminés (linge, couverts, etc.). Le virus pénètre dans l’organisme par des microlésions de la peau. La transmission peut aussi s’effectuer contact avec des fluides corporels et plus rarement par les gouttelettes respiratoires après un proche contact prolongé. Les malades sont contagieux tant qu’ils présentent des pustules (près de 3 semaines)

En France, le 27 avril 2023 Santé Publique France comptabilisait plus de 5 000 malades recensés au cas confirmés2 essentiellement observés en région parisienne dans les milieux festifs à activité sexuelle intense (homo et bisexuels). 97 % d’entre eux touchant des mâles homosexuels d’âge médian 36 ans. Le Mpox s’inscrivant alors dans la liste des maladies sexuellement transmissibles 3 4

La HAS estimait en 2022 que « les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans qui sont multipartenaires, les personnes en situation de prostitution, les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle » constituent les groupes à risque de la variole du singe5.

L’atteinte quasi exclusive des mâles homosexuels a été également constatée aux USA comme l’a déclaré London Breed la maire de San Francisco6.

Le CDC américain définit à risque les personnes suivantes :

Les gays, bisexuels ou hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, ou une personne transgenre, non binaire ou de genre différent qui, au cours des six derniers mois, a eu : un nouveau diagnostic d’une ou plusieurs maladies sexuellement transmissibles (par exemple, chlamydia, gonorrhée ou syphilis), ou plus d’un partenaire sexuel, ou au cours des six derniers mois un des comportements suivants : rapports sexuels dans un lieu commercial (comme un sex-club ou un établissement de bains), rapports sexuels liés à un grand événement commercial ou dans une zone géographique (ville ou comté, par exemple) où la transmission du virus Mpox a lieu, partenaire sexuel présentant l’un des risques susmentionnés et les personnes exposées professionnellement aux orthopoxvirus.

Si vous n’appartenez pas à ces groupes et que vous n’avez pas de contact avec eux votre risque de contamination est infime.

Le respect de l’hygiène représente un moyen efficace de prévention

Même si la variole du singe est une maladie relativement bénigne, mieux vaut éviter de l’attraper…Les malades souffrent parfois beaucoup, au point de devoir recourir à la morphine. Les lésions cutanées peuvent parfois laisser des cicatrices inesthétiques, situées sur le visage, ce qui peut s’avérer moralement difficile à supporter car elles mettent en évidence des comportements sexuels qui ne sont ni toujours assumés, ni forcément connus des proches.

Comme d’habitude en matière d’épidémie, le respect des mesures d’hygiène constitue le meilleur rempart contre la contagion.

Comme les cas récents sont surtout localisés en Afrique, un cordon sanitaire autour de ces pays permettrait certainement de limiter l’extension mondiale de la maladie. Mais curieusement l’OMS ne l’envisage pas et affirme s’abstenir de mettre en œuvre des mesures sanitaires liées aux voyages et spécifiques à la variole, contrairement au CDC américain qui recommande la surveillance des personnes ayant séjourné au Congo ou dans tout pays partageant une frontière avec la RDC (Angola, Zambie, Rwanda, Burundi, Ouganda, Sud-Soudan, République centrafricaine) et qui présentent des signes et des symptômes compatibles avec la variole.

La prévention individuelle par l’hygiène doit être rappelée.

En 2022, les autorités sanitaires de San Francisco recommandaient « d’éviter les contacts cutanés ou de partager son lit avec un étranger tant que l’épidémie dure » et celles de New York de « demandez à vos partenaires sexuels s’ils ont une éruption cutanée ou d’autres symptômes compatibles avec le monkeypox. Evitez tout contact peau à peau avec une personne qui présente une éruption cutanée ou d’autres symptômes liés à la variole du singe »7.

Opinion partagée par Heymann, expert de l’OMS 8 « les mesures individuelles pour atténuer les risques – en faisant attention si les partenaires sexuels ont des lésions génitales, par exemple – sont la meilleure approche ».

Mais très curieusement les déclarations d’urgence de l’UE et de l’OMS oublient de citer les modes de contamination, les groupes à risque et les mesures d’hygiène simples à respecter pour éviter la maladie.

Les traitements à visée curative ont été peu utilisés.

Certains traitements sont potentiellement capables de raccourcir la durée de l’évolution de la maladie. Il s’agit d’antiviraux9 : le Tecovirimat10, le brincidofovir11 et le cidofovir12. Mais la rareté de la maladie n’a pas permis d’évaluer leur balance avantage/risque dans le Mpox humain et leur toxicité potentielle rend leur utilisation discutable pour une maladie bénigne.

La déclaration de l’OMS est un jackpot pour l’industrie du vaccin.

En dépit de ce qu’affirme l’OMS (comme elle l’avait prétendu pour les pseudo-vaccins covid), les vaccins contre la variole du singe n’ont pas fait la preuve formelle, ni de leur efficacité, ni de leur innocuité chez l’homme.

Aux États-Unis, le vaccin antivariolique de deuxième génération ACAM2000 a été autorisé par la Food and Drug Administration (FDA) et acheté pour le Strategic National Stockpile (SNS) et son utilisation recommandée pour certains personnels de laboratoire et de soins.

Mais ces vaccins de deuxième génération ne sont pas dénués de risque :

« risque documenté de myocardite après la réception des vaccins ACAM2000… et du risque inconnu de myocardite après JYNNEOS 13.

« la prévalence incertaine de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) ou d’autres formes d’immunosuppression dans les zones d’endémie du monkeypox présente un risque de complications vaccinales graves, notamment l’eczéma et la vaccine évolutive »14, cette dernière étant une complication au cours de laquelle la réplication incontrôlée du virus de la vaccine entraîne généralement la mort15.

IMVAMUNE est un vaccin antivariolique de troisième génération qui a été testé chez des personnes infectées par le VIH et chez des personnes atteintes de dermatite atopique lors de six essais cliniques publiés qui auraient démontré sa sécurité et l’immunogénicité dans ces maladies. Contre le monkeypox l’efficacité d’imvamune a été démontrée par plusieurs études sur des animaux, mais n’a jamais été l’objet d’essais randomisés chez l’homme. Il reste donc expérimental, même si les agences en ont autorisé sa mise sur le marché et instrumentalise une publication récente du Lancet 16tout aussi fallacieuse que celle sur l’hydroxychloroquine et qui ne repose pas sur un essai randomisé, mais sur la comparaison de résultats de la vaccination à des simulation biaisées.

L’OMS a déclaré l’urgence mondiale pour donner la priorité aux vaccins. 1,5 million de dollars ont déjà été débloqués le 15/8/24 par l’OMS sur le fonds d’urgence et l’organisation juge que son plan de réponse nécessite au moins 15 millions de dollars pour commencer. L’annonce de l’OMS vise aussi à faire payer les citoyens des pays occidentaux pour donner des vaccins en Afrique.

Les médecins de plateau télé qui sévissaient lors du covid ont repris du service comme Karine Lacombe sur BFMTV affirmant que ce variant était « probablement plus transmissible » et « plus mortel« 17

Sachez tirer des bénéfices du Mpox !

Un rapport récent de l’OMS18 montre le potentiel incroyable que représente l’intensification des ventes grâce aux recommandations sanitaires de l’OMS appuyées par une campagne mondiale de propagande, même pour des pseudo vaccins peu efficaces comme ceux du covid. En 2021 les ventes de vaccin boostées par le covid ont ainsi culminé à 141 milliards de dollars, soit près de trois fois le volume du marché de 2019. L’industrie qui assure l’essentiel du budget de l’OMS espère renouveler l’opération avec Mpox en utilisant les mêmes complices.

La déclaration de l’OMS sur le Mpox est déjà efficace sur la Bourse19 et en particulier :

Pour Bavarois Nordique dont le vaccin JYNEEOS a été approuvé par l’OMS, ainsi qu’aux États-Unis, en Suisse, au Canada et dans l’Union européenne.

La société a annoncé que l’Autorité européenne de préparation et de réaction aux urgences sanitaires (HERA) achèterait 175 420 doses du vaccin pour les donner au CDC Afrique et sa société disposait des capacités et des stocks nécessaires pour répondre aux demandes de vaccination de l’Afrique. Bavarian Nordic pourrait fournir un total de deux millions de doses à l’Afrique d’ici la fin de cette année, et huit millions supplémentaires en 2025, a déclaré le PDG.

Début août 24, la société a annoncé avoir reçu une commande de 156,8 millions de dollars du ministère américain de la Santé et des Services sociaux pour fabriquer des produits en vrac supplémentaires pour JYNEEOS. Au cours du dernier mois, son action a bondi de plus de 36 %.

Le Laboratoires GeoVax qui a obtenu des National Institutes of Health (NIH) les droits couvrant les utilisations précliniques, cliniques et commerciales du NIH-MVA comme vaccin contre le Mpox ou la variole, a l’intention de devenir le premier fournisseur américain du vaccin MVA pour prévenir le Mpox. Au cours des cinq derniers jours, le cours de son action a presque doublé.

Siga Technologies produit TPOXX, un médicament antiviral. Il a annoncé avoir reçu une commande de 113 millions de dollars pour Oral TPOXX de la part du ministère américain de la Santé et des Services sociaux. L’action a gagné plus de 31 % au cours du dernier mois

Precision System Science Co produit les réactifs MagDEA Dx utilisés lors de l’épidémie de 2022 pour tester des échantillons en vue de la détection du virus. Au cours des cinq derniers jours, son titre a bondi de plus de 51%.

BioSolutions émergentes fabrique ACAM2000, un autre vaccin pour la réduction du Mpox recommandé par l’OMS lors de l’épidémie de Mpox de 2022 avec le MVA-BN et le LC16. l’action a gagné plus de 33 % au cours des cinq derniers jours.

Un cas suédois bénin pour des milliards de bénéfice !

1 León-Figueroa DA,et al. The never-ending global emergence of viral zoonoses after COVID-19? The rising concern of monkeypox in Europe, North America and beyond. Travel Med Infect Dis. 2022 May 26;49:102362.

2 https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2022/cas-de-variole-du-singe-point-de-situation-au-1er-novembre-2022

3 Ferré V.M. Bachelard A. M. zaidi M. et al. Détection du virus de l’étalo-singone dans les écouvillons anorectaux d’hommes asymptomatiques ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes dans le cadre d’un programme de dépistage d’infections sexuellement transmissibles à Paris, en France.

Ann Intern Med. 2022; 175 (Epub 2022 août 16. PMID : 35969863):1491-1492https://doi.org/10.7326/M22-2183

4 Le quartier T. Christie R. Paton R.S. Cumming F. Overton C.E.

Dynamique de transmission du monkeypox au Royaume-Uni: étude de traçage des contacts.BMJ. 2022; 379 (PMID : 36323407; PMCID : PMC9627597)e073153

5 https://www.sante.fr/monkeypox

6 https://sfmayor.org/article/san-francisco-declare-local-public-health-emergency-monkeypox

7 https://www.health.ny.gov/diseases/communicable/zoonoses/monkeypox/

8 https://nypost.com/2022/05/23/who-expert-david-heymann-says-monkeypox-outbreak-came-from-sex-at-european-raves/

9 https://www.vidal.fr/actualites/29336-variole-du-singe-strategie-et-options-therapeutiques.html

10 https://ansm.sante.fr/uploads/2022/07/04/20220704-monkeypox-tecovirimat-note-ps-vf1.pdf

11 Alvarez-Cardona JJ, Whited LK, Chemaly RF. Brincidofovir: understanding its unique profile and potential role against adenovirus and other viral infections. Future Microbiol. 2020 Apr;15:389-400. doi: 10.2217/fmb-2019-0288. Epub 2020 Mar 13. PMID: 32166967.

12 https://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/affichageDoc.php?specid=62966914&typedoc=N

13 https://www.cdc.gov/vaccines/acip/recs/grade/JYNNEOS-orthopoxvirus-primary-pq1-2.html

14 Reed JL, Scott DE, Bray M. Eczema vaccinatum. Clin Infect Dis. 2012 Mar;54(6):832-40. doi: 10.1093/cid/cir952. Epub 2012 Jan 30. PMID: 22291103. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22291103/

15 Bray M, Wright ME. Progressive vaccinia. Clin Infect Dis. 2003 Mar 15;36(6):766-74. doi: 10.1086/374244. Epub 2003 Feb 20. PMID: 12627361. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12627361/

16 Jade Ghosn and al Impact of vaccination with third generation modified vaccinia Ankara and sexual behaviour on mpox incidence in men who have sex with men: analysis among participants of the ANRS-174 DOXYVAC trial The Lancet Regional Health- Europe 2024;45: 101020 Published Online xxx

https://doi.org/10. 1016/j.lanepe.2024.10102

17 https://www.bfmtv.com/sante/mpox-que-change-le-declenchement-du-plus-haut-niveau-d-alerte-par-l-oms_AV-202408150282.html

18 https://www.who.int/fr/news/item/09-11-2022-who-releases-first-data-on-global-vaccine-market-since-covid-19

19 Invezz Le 15 8 2024Épidémie de Mpox : 5 actions à surveiller pendant la crise Article de Vatsala Gaur •



Aspects de la variole du singe
















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