Policiers et gendarmes confrontés à une brutale vague de suicides
Le bilan de l’année 2017 s’annonce plus lourd que la moyenne. MIGUEL MEDINA / AFP
46 policiers et 16 gendarmes se seraient donné la mort depuis le début de l’année 2017.
Les suicides de huit membres des forces de l’ordre en une semaine, dont celui dimanche du commissaire Antoine Boutonnet, retrouvé mort sur son lieu de travail et d’une policière à Montélimar, ont poussé le ministre de l’Intérieur à réagir.
Face à cette dramatique série, Gérard Collomb a annoncé dimanche soir vouloir «renforcer» l’efficacité des mesures visant à prévenir le suicide chez les forces de l’ordre, au terme d’une semaine où cinq policiers et un gendarme ont mis fin à leurs jours.
Collomb veut analyser les modes de prévention
46 policiers et 16 gendarmes se seraient donné la mort depuis le début de l’année 2017.
Gérard Collomb a demandé aux trois directeurs généraux de la Police nationale, de la Gendarmerie nationale et de la Sécurité intérieure «de lui présenter une évaluation des mesures mises en oeuvre pour prévenir les suicides parmi les forces de l’ordre». Régulièrement, les forces de l’ordre dressent un constat alarmant de leurs cadences de travail et pointent notamment le risque de burn-out.
2014, année noire
Après un pic en 2014, année noire au cours de laquelle 55 policiers (contre 40 en moyenne annuellement) et une trentaine de gendarmes avaient mis fin à leurs jours, le nombre de suicides parmi les forces de l’ordre avait décru en 2015 et 2016.
Etait-ce l’effet du plan présenté en janvier 2015 par Bernard Cazeneuve contenant 23 mesures (recrutement de psychologues, redynamisation des cellules de veille, nouveaux cycles de travail…) destinées à prévenir le suicide ou la conséquence vertueuse du tourbillon opérationnel dans lequel sont plongées les forces de l’ordre depuis deux ans, confrontés à une menace terroriste sans précédent?
Des causes multiples et des profils variés
Management «déplorable», manque de considération, conditions de travail, «usure professionnelle», «désocialisation», politique du chiffre, sont renvoyés par le syndicat de gardiens de la paix sur le banc des accusés.
Les suicides parmi les forces de l’ordre ont des causes multiples et touchent des profils variés, relève Mme Berthon, «une institution qui est confrontée à ce phénomène doit être en mesure, de manière dépassionnée, de se demander : “ est-ce qu’il y a des choses qui peuvent faciliter le passage à l’acte ou le provoquer? Et le cas échéant, comment puis-je faire un travail de prévention?”».
Source : Le Parisien
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