PGE : ça va tomber comme à Gravelotte !
Introduction.
Chers lecteurs, nous vivons une époque pleine de promesses, celle du dévoilement. En observant la confusion qui règne dans tous les domaines, nous constatons que « les masques tombent » et que la Vérité se fait jour. C’est une excellente nouvelle qui nous incite à prendre en main notre destin.
Je n’ai aucunement la prétention d’égaler le génie de Pierre DAC et de ses petites annonces, parues dans la revue « L’os à moelle » pendant la Seconde Guerre mondiale. Travaillant toujours aussi sérieusement, mais sans me prendre au sérieux, je vous propose d’aborder l’actualité économicopolitique et patrimoniale, de façon plus… légère.
La petite annonce du jour :
« RECHERCHE météorologue avec grande expérience pour éviter averse diluvienne. Faire offre à Bercy »
Chers lecteurs, la phrase terminant chacun de mes billets « je vous aime et vous salue » est une réalité. En voici une nouvelle preuve, avec l’explication de l’expression utilisée dans le titre : « ça va tomber comme à Gravelotte ».
Elle vient de la sanglante bataille de Gravelotte, un village situé non loin de Metz en Moselle, le 18 aout 1870. Ce combat acharné provoqua la mort de trente mille soldats sous un déluge de balles et d’obus.
Ces divers projectiles tombaient avec une telle violence que cela fut assimilé à une pluie violente tombant sur les soldats. L’expression « tomber comme à Gravelotte » était née. Elle est utilisée pour décrire une très violente pluie ou bien une importante succession d’évènements, plutôt négatifs.
C’est bien ce qui nous attend, à brève échéance avec les suites des prêts garantis par l’état (PGE) et les « PGE Résilience ». Les PGE ont été octroyés entre le 23 mars 2020 et le 30 juin 2022, dans le cadre du « Corona entourloupus ». Le Résilience, entre le 8 avril 2022 et le 31 décembre 2022.
Dès le 16 juillet 2020, en exclusivité pour les abonnés aux « Rendez-vous d’Hubert », j’anticipai, exemple à l’appuis, :
- « Non seulement une bonne partie de ces prêts ne sera pas remboursée, malheureusement du fait de la faillite des bénéficiaires de ces prêts, mais s’agissant de la « garantie de l’état», ce sont nos futurs impôts qui « rembourseront » les « gentils banquiers prêteurs » !!! ».
Sur ce blog, le 31 mai 2021, je citais la revue de stabilité financière de la banque centrale européenne qui s’inquiétait ainsi : « on ne peut exclure des taux d’insolvabilité considérablement plus élevés qu’avant la pandémie, en particulier dans certains pays de la zone euro. Cette situation pourrait peser sur les États et les banques qui ont apporté un soutien aux entreprises durant la pandémie ».
Dans le rapport de la cour des comptes en date du 25 juillet 2022 et consacré au PGE, je relève :
- « Le partage des risques entre les entreprises, les banques et l’État est assez équilibré, avec une part de risque assumée par l’État plus importante.
- Les paramètres des PGE ont été plutôt avantageux pour les entreprises, notamment les plus petites, et sécurisants pour les banques dans un contexte de taux d’intérêt faibles ».
Les magistrats de la Cour des comptes ont un curieux sens de « l’équilibre des risques » engendrés par le PGE. Il me semble « comprendre » que les risques sont plutôt pour l’état, autrement dit… nos impôts !!! De plus, parmi les recommandations de ce rapport, j’en relève une qui pour moi, est un marqueur à garder en mémoire :
- « Pour améliorer les capacités d’analyse de la situation financière des entreprises : mettre en place un suivi en temps réel pérenne de la situation des comptes bancaires des entreprises afin d’améliorer la connaissance de leur trésorerie (ministère de l’Économie, des Finances et de la souveraineté industrielle et numérique, Banque de France)».
Évidemment, pour une bonne cause, la « plandémie Coronavidesque », la Cour des comptes suggère dans son rapport… d’avoir accès, en temps réel, aux comptes bancaires des entreprises. Ne pensez-vous pas que ce serait une forme de mise sous tutelle de notre outil de production ?
Dis donc, cher Hubert, tu as de temps en temps des accès de « pensées complotistes ». Calme-toi, tu vas faire monter ton taux de cholestérol pour rien !!! Chers lecteurs qui vous préoccupez ainsi de ma santé, je vous rassure : Mon LLD est de 1,5g/l et mon HDL est de 0,65g/l. Bref, tout va bien pour moi, merci.
Il n’en est pas de même pour nos comptes bancaires. Mon « intuition » était, non seulement exacte, mais … en dessous de la réalité ! Même la très complotiste chaine BFM TV, en a parlé, certes, de manière brève et rassurante, mais, elle l’a fait.
Il y a bien eu une tentative (pour le moment avortée) de l’administration fiscale, d’avoir accès, en temps réel, aux mouvements des comptes bancaires de tous les Français… et pas que des entreprises.
Bienheureux les abonnés aux « Rendez-vous d’Hubert », qui ont eu, non seulement la primeur de cette information, mais surtout, ils savent maintenant comment contourner cette future difficulté.
Mais revenons à notre PGE avec deux magnifiques exemples de « novlangue » :
- Voici le premier. La banque de France (BdF) gère la « médiation du crédit aux entreprises ». Le titre de son dernier dossier publié est optimiste : « La médiation du crédit moins sollicité en 2022». C’est vrai pour ce qui est du nombre total de dossiers éligibles à la médiation, mais… pour ce qui est des PGE : zéro dossier en 2021, trente-deux au premier trimestre 2022, deux cent soixante-douze, au deuxième trimestre (huit fois et demie plus). C’est le début d’une progression que j’anticipe… forte.
La BdF nous précise : « Ces sollicitations émanent en très grande majorité (78 %) de TPE (moins de 11 salariés), qui exercent leurs activités dans les secteurs des services (52 %) et dans une moindre mesure du commerce (23 %) ».
Si l’on ajoute à cela, les difficultés supplémentaires dues à la crise de l’énergie (actuelle et future), cela risque fort de provoquer une hécatombe dans les rangs de nos PME.
- Second exemple de novlangue, avec l’évolution des défaillances d’entreprises, comptabilisée aussi par la BdF. Les derniers chiffres communiqués sont ceux de novembre 2022. Là encore, le texte est « croquignolesque» : « À fin novembre, la normalisation du nombre de défaillances d’entreprises se poursuit ». Attendez la suite : « Amorcée à l’automne 2021, la remontée du nombre de défaillances se poursuit. En cumul sur les 12 derniers mois (entre décembre 2021 et novembre 2022), il s’élève à 39 858 contre 27 273 un an plus tôt ».
Que nous dit cette publication de la BdF ? Les défaillances d’entreprises augmentent, mais… c’est une bonne nouvelle, car elles sont toujours inférieures « à la normalité » c’est-à-dire, aux chiffres de 2019. Et de préciser :
- « Les défaillances étaient en effet en fort recul à compter du début de la crise sanitaire liée au COVID-19, à la suite de la modification temporaire des dates de caractérisation et de déclaration de l’état de cessation de paiements, puis aux mesures publiques de soutien en trésorerie permettant d’éviter cet état de cessation des paiements».
Hélas, beaucoup d’entreprises vont tomber « comme à Gravelotte ». Le feu couve sous la cendre. Croyez-moi, c’est l’ancien Pompier de Paris qui le dit qui l’écrit. Mais pour le moment, tout va bien.
Réjouissez-vous, braves gens, vous allez pouvoir passer des fêtes de fin d’année… au froid !!!
Mais rassurés sur la santé de nos PME. Un peu moins rassurés, du fait que des impôts supplémentaires vont tomber « comme à Gravelotte », pour rembourser les banques qui auront accordé tant de PGE… irrécouvrables. N’est-elle pas belle la vie ?
« Il n’est pire déformation de l’esprit que de voir les choses non pas telles qu’elles sont, mais telles qu’on voudrait qu’elles soient »
Chers lecteurs, pour vos cadeaux, préférez autant que possible, ceux qui sont fabriqués par nos PME. Je vous aime et vous salue.
Source : Sérénité Patrimoniale
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